vendredi 6 mai 2016

wattpad : écrire un chapitre par jour pendant un mois,.

Venez me soutenir...
J'ai décidé d'écrire avec régularité sur ce site pour comprendre comment il marche. C'est exactement ce que je recherchais d'un point de vue numérique : c'est gratuit, c'est évolutif, les gens peuvent laisser leur avis.

L'histoire est pour un public féminin, c'est très libre et c'est de la fantasy.

Je vous laisse aller voir :

le domaine des fées (laisser votre avis, etc.)

Alors, je voudrais voir et dévelloper le concept pour comprendre les avantages et inconvénients de ce mode de publication. J'essaie de ne pas m'investir affectivement dans l'histoire car évidemment en publiant comme ça, je perds en quelque sorte mes droits d'auteurs, dans le sens qu'aucune maison d'édition ne voudra jamais publier quelque chose de déjà lue sur le net.

Mais je me force à écrire et c'est déjà cool.



samedi 14 novembre 2015

Hier j'ai eu peur

Hier, j’ai eu peur.
J’ai appelé ma mère, je l’ai eu tout de suite. Elle devait sortir vers République mais, ce soir-là, elle était trop fatiguée.
Rassurée, j’ai appelé mon père, il n’a pas répondu.
Normal il était 23h.
Alors j’ai pris contact avec certains de mes amis, ceux qui traînaient vers République ou Oberkampf. Des gens que je ne voyais plus, dont je prenais rarement des nouvelles. Tout le monde allait bien. Certains de leurs amis ou famille étaient au concert et ne donnaient pas de nouvelles. Ils étaient inquiets.
J’ai rappelé mon père, il n’était pas si tard finalement 23h. Il n’a pas répondu. Alors j’ai commencé à paniquer, à vraiment paniquer. J’ai appelé ma belle-mère, il était 23h30, elle a répondu.
Tout allait bien. Ils étaient en province.
J’ai eu de la chance.
Mes proches n’ont pas été blessées mais ces connards ont gagné. Ils ont fait naître de la colère en moi, de la haine, de la terreur.
Mes proches sont des gens doux, je les ai choisis dans le monde car ils avaient le pouvoir de l’adoucir. Je refuse que la terreur les touche, que la mort les prenne. Encore moins sous la forme d’un débile profond, de sa kalachnikov, de ses bombes, et de ses théories politiques et religieuses qui ne dispensent que la mort.
Profondément, je n’ai pas envie de parler de dieu, de politique, je n’ai pas envie. Je vomis les politiciens qui font leur travail aujourd’hui.
Je pense à mes amis qui n’ont pas eu la même chance que moi, et qui eux ont perdus des proches innocents. Je n’ai pas les bons mots pour eux. Je ne crois pas en dieu alors « pray for paris », ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. J’ai longtemps haïs les mots « toutes mes condoléances, « je suis désolée » et je sais qu’ils vont détester les entendre aujourd’hui aussi. Toutes mes condoléances ça ne veut rien dire, et « je suis désolée » ce n’est pas de ma faute. Pourtant, je n’ai pas d’autres mots, je pense à vous : Toutes mes condoléances aux familles des victimes.
Je voulais dire que je vous aimais et je m’excuse de ne pas donner de nouvelles plus souvent.

Ce matin, j’ai envie de parler d’amour, de paix, de douceur, de faire des blagues, de boire du thé au jasmin comme d’habitude. J’ai envie de gagner sur la peur, mais elle est là, profonde comme une blessure nouvelle, alors ce matin, je n’y arrive pas.

mercredi 18 mars 2015

Lovesearch par les éditions Hackoeur

Bonjour,
une de mes nouvelles a été publié dans le cadre d'un concours. C'est une nouvelle à laquelle je tiens beaucoup, lovesearch, elle fait parti d'un projet de recueil sur lequel je travaille depuis très longtemps. jJe suis contente qu'elle soit publiée. C'est encore le concours dans le cadre du master, cette année l'édition s'appelle Hackoeur.
http://hackoeurs.com/
Les concours sont intéressants et si vous souhaitez avoir l'occasion de faire un salon du livre, de rencontrer des jeunes gens qui veulent être éditeurs, ce concours vous plaira beaucoup.
Tout arrive petit à petit...
Bonne chance et bonne lecture !





 http://hackoeurs.com/
https://www.facebook.com/pages/%C3%89ditions-Hack%C5%93urs/532230910246958?fref=ts

lundi 5 janvier 2015

Réponses éditions Alice

Alice, édition Belge a refusé le roi Blabla. On peut leur envoyé les manuscrits par mail.Lettre type oblige, par mail , un mois plus tard.
Ils sont donc rapides.
Bonjour,

"Nous vous remercions de nous avoir fait parvenir le projet d'ouvrage dont vous êtes l’auteur.

Votre manuscrit a retenu toute notre attention.
Malheureusement, en dépit de sa qualité, nous ne pouvons retenir votre projet pour publication ; en effet, celui-ci ne correspond pas à notre ligne éditoriale.

En vous remerciant pour votre intérêt à l’égard de notre maison, et en vous souhaitant beaucoup de succès dans vos démarches, nous vous prions de recevoir nos salutations sincères.

Le Comité de lecture"

J'admets ne pas être surprise. Je ne sais pas ce qui cloche chez le roi blabla (que je trouve très bien, c'est pour cela que j'insiste magrè tous les refus) en tous les cas ça ne plait pas aux éditions.

En attendant une nouvelle a été sélectionnée dans le cadre d'un concours et paraîtra sur papier dans quelques mois, je serais aussi invité au salon du livre (mais c'est loin de chez moi donc pas sûre que je puisse m'y rendre). Je suis très contente car c'est de la bombe.
Ainsi, c'est assez complexe, je me dis que j'ai écrit beaucoup de nouvelles avant que l'une d'entre elles réussisse un concours. Il faut du temps pour trouver son style mais encore plus pour entrer dans les cases des éditions. Cela arrivera un jour. De la persévérance ! Il faut de la persévérance!
bon courage à tous!

lundi 24 novembre 2014

Ecriture lire le blog qui me concurence

 Il y a des gens plus qualifiés qui font la même chose que moi. Me voilà prête à m'effondrer, heureusement que ce blog ne m'apporte aucun revenu (comme l'écriture d'ailleurs et ma capacité incroyable, mais non négligeable à rester sur un canapé à caresser mon chat devant des séries américaines)

Simplement pour vous signaler ce site :
 http://ecriture-livres.fr

Le rédacteur de ce site est un ancien éditeur, apparemment auteur (je ne le connais pas en tant que tel mais je dois avouer être assez faible en lecture contemporaine (hormis jeunesse). Il y a des supers articles très détaillés avec des vrais conseils, bien faits et bien pensés.

Le redacteur vend aussi des conseils individuels, ce qui me laisse perplexe, j'ai déjà été tentée de proposer mon roman à des lecteurs avertis et payés en échange parce que je sais ce que représente la lecture commentée d'un manuscrit de plus de  300 pages en terme de travail (finalement les éditions albin Michel, Nathan et l'école de loisir ont fait un travail de critiques suffisants, et une amie en master édition a corrigé en détail l'autre partie mais j'ai toujours pas retraivaillé). Toutefois, c'est un peu étrange de payer sans savoir vraiment à qui l'on s'adresse.

Il faut rester méfiant.  Un jour j'écrirai mon avis sur les agents littéraires...mais là, il se présente plutôt comme un conseiller, en gros il est un lecteur bêta formé et avec de l'expérience (à vous de voir pour votre manuscrit).
Son site, en tous les cas est très bien fait, regorge d'informations. Donc faîtes-y un tour.



jeudi 20 novembre 2014

La corde et l'échelle : la revue PARADOXE

Bonjour,
La revue Paradoxe m'a contacté via le site pour la nouvelle  la corde et l'échelle. J'avais déjà fait le choix de la publier sur le blog. Ils ont fait un travail de fou en l'espace de trois heures, ma nouvelle était reformatée, sous pdf, avec une couverture... assez incroyable.

je vous mets le lien ici :http://paradoxe.eklablog.com/nouvelles-novembre-decembre-news-a113361394

Je vous encourage aussi à les contacter, ils sont très efficaces. Évidemment c'est gratuit, vous ne payez rien mais vous ne recevez pas de sous non plus. C'est lu en moyenne par 240 personnes, et ils sont à la recherche de nouveaux talents.

Donc voilà, pour les contacter : http://paradoxe.eklablog.com/contact

Il y a aussi d'autres nouvelles et essais à lire :

http://paradoxe.eklablog.com/notre-catalogue-a113361208

lundi 17 novembre 2014

J'attends le coup de feu

C'est étrange cette sensation, allez, je suis sûre que vous la connaissez quand vous attendez à côté du combiné, du portable, de l'ordi... quand vous espérez un coup de fil. 

C'est pire que le jeu de l'amour cette histoire d'éditeur-auteur. 

J'y pensais la dernière fois dans le bus, c'est fou d'attendre encore. J'ai pourtant déjà essayé avec mon livre (que je considère comme un chef d'œuvre, un chef d'œuvre à bosser, mais bien entendu, en toute modestie, un chef d'œuvre (s'il avait été écrit par quelqu'un d'autre , genre Lewis Caroll, il aurait fait un tabac), je sais donc que mon attente est vaine, et sans doute , inutile...

Mais voilà, cette fois-ci c'est une autre histoire et je l'ai bossée. C'est beaucoup plus court, plus parfait. C'est propre en plus d'être bien, et puis je l'ai testée sur les marmots, sur mon entourage, tout le monde l'aime, mes collègues instits l'utilisent pour bosser. Bref c'est trois pages, mais de qualité, je dirai même que c'est assez beau, bien entendu, pas si profond, un peu facile, mais c'est pas mal... J'en suis contente même fière. Il faudrait que ça devienne un album…

J'ai envoyé le roi Blabla dans une première version un peu décousue et il n'a pas été bien reçu, puis après l'avoir bien bossé, je l'ai réenvoyé (oui, voir épisode précédent) à Gallimard , l'édition du diable.

Pourquoi ont-ils eu l'idée que l'on puisse déposer nos œuvres sur leur site ?
Qui s’est un jour dit à Gallimard : «  On reçoit déjà 12 manuscrits par minutes, pourquoi n’augmenterons-nous pas notre rendement en permettant l’accès sur internet ? Ainsi tous les auteurs qui rêvent de faire partie de nos maisons croiront qu’on les aide… je suis sûr qu’il y aura même une idiote, qui enverra deux fois le même texte juste au cas où. »


Ils doivent se dire :" elle fait pitié, elle nous a envoyé la même histoire il y a six mois, pff, trop conne, la meuf elle change trois virgules et ça y est..."

Peut-être aurais-je comme réponse :

 "Chère mademoiselle, 

Nous avons bien reçu pour la deuxième fois le roi Blabla, afin que vous cessiez votre harcèlement, nous voulions vous signaler que c'est de la grosse merde. D’ailleurs, si la prochaine fois, vous pouviez nous pondre plus que trois pages cela permettrait d’essuyer proprement la gastro du comité de lecture,
Bien cordialement »

En tous les cas, j’y pensais dans le bus, et bêtement, j’attendais leur coup de fil. Celui qui dirait qu’ils achètent mon histoire parce qu’elle est belle, parce que ça marchera…

Voilà, j’attends… et j’ai l’impression d’être inutile dans ce processus comme un athlète qui s’est entrainé des années à faire les mêmes mouvements, au point de ne vouloir plus qu’une seule chose : que l’arbitre lui permette de se surpasser, de montrer au monde qu’il est capable d’arriver premier ou au moins participer à la course mais le coureur reste bloqué sur la ligne de départ. Voilà, j’attends le coup de feu, même si je sais que dans ce jeu-là, l’arbitre à tendance à viser la tête.


lundi 23 juin 2014

Réponse pour le roi blabla de la catégorie 'mes premiers j'aime lire"

 Après 4 semaines le ROI BLABLA  a encore été refusé, avec cette fois encore une explication ( c'est toujours ça) pour ma défense, l'histoire a beaucoup de jeu de mot mais garde une intrigue claire. C'était sans doute un peu compliqué pour mes premiers j'aime lire, il faut le reconnaître. En tous les cas les services de Bayard sont rapides. 


"Madame,
Nous avons bien pris connaissance du récit que vous avez bien voulu nous soumettre et nous sommes au regret de vous informer qu'il ne correspond pas à ce que nous recherchons pour "Mes Premiers J'aime lire". Même si les jeux sur les mots peuvent intégrer les récits publiés, ils ne peuvent se substituer au développement d'une petite intrigue mettant largement le héros enfantin à contribution.
En vous remerciant de votre confiance,
Cordialement,
Stéphanie Molinero, pour la rédaction"

lundi 26 mai 2014

Réponse Verger des Hespérides pour album


Après trois jours ouvrés, j'ai reçu cette réponse du verger des Héspérides qui précise leur ligne éditorial pour ceux que ça intéresse, je mets le lien de cette maison qui a l'air de faire des écrits jeunesse de bonne qualité : http://www.editionslevergerdeshesperides.com/HESPERIDES_WEB/FR/Accueil.awp
Petit plus cette maison accepte les manuscrits électroniques.


"Bonjour

Merci d'avoir pensé au Verger des Hespérides pour votre texte mais nous n'éditons pas d'albums hormis des contes de la tradition orale d'ailleurs.
Un texte comme le vôtre pourrait nous intéresser soit s'il faisait partie d'une petite série avec un thème ou un personnage récurrent soit s'il s'agissait d'un petit roman.
En vous souhaitant bonne chance dans votre recherche
Cordialement
L'équipe du Verger des Hespérides"

jeudi 1 mai 2014

Quand reprendre la plume chatouill...

Chers lecteurs,
Je suis toujours aussi surprise du nombre de visites sur ce site, j'espère qu'il vous est utile. Alors qu'en est-il de mon roman deux ans après avoir envoyé mon premier roman ?

On est deux ans plus tard, écrire me permet toujours de respirer MAIS j'ai quitté mes études et j'ai commencé mon nouveau travail (qui est plus une torture qu'un travail) de professeur des écoles, j'ai changé de région, de vie et je n'ai plus beaucoup de temps pour moi... quand on dit que les profs ne travaillent pas... on oublie les professeurs des écoles qui font du 8h à 18 h tous les jours et bossent comme des cons le weekend.
Du coup, j'ai été obligé de mettre côté mon roman de 336 pages car un retravail me demanderait  une heure au moins de travail journalier mais une amie à moi le regarde et peut-être durant ces grandes vacances j'aurais un peu plus de temps.

De fait et n'ayant guère le choix pour survivre et écrire tout de même, je suis sur des projets courts : recueil de nouvelles pour adultes de 100 pages; roman pour enfant de 50 pages et contes pour enfant le roi Blabla (de 4 pages).
Dit comme cela, ça parait très éparpillé, mais je n'ai jamais dit que la plume me chatouillait dans le sens du poil, elle arrive ponctuellement entre deux cahiers du jour, deux minutes où je ne sens pas mes genoux et où je n'avale pas du lexomile en me demandant comment faire comprendre à des CE1 qui ne savent pas lire le rôle du pronom personnel sujet dans la phrase :" Robert aime le chocolat, il l'accompagne d'un petit pain au lait". Cours que j'aurai mis quatre heure à fabriquer pour avoir comme réponse chez mes élèves de 7 ans des réactions telles que lécher le sol de leur petite langue mesquine plutôt que de lever le doigt.

Tout ça pour dire, que je vais bientôt retourner à la recherche d'éditeur pour ces trois ouvrages, notamment le conte de quatre pages et qu'à cette occasion je pourrais reprendre ce blog et les réponses d'éditeurs.
Sur ce j'espère que vos amours iront mieux que les miens.


vendredi 17 janvier 2014

Prix du jeune écrivain de langue française. Ne soyez pas vulgaire, Ferdinand, cela vous va mal au teint...

Ne soyez pas vulgaire, voilà, ce que que j'ai retenu du concours de cette année. Leurs critiques cette fois m'ont paru plus honnêtes et encourageantes, gentils, gentils, gentils les correcteurs.
Je vous file une de leur lettre et la nouvelle avec.

La nouvelle :



La corde et l’échelle


« 
Je finis par devenir l’esclave de tous ces instruments de mort. Ils me suivent comme des chiens, à moins que le chien, ce ne soit moi. Et il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté humaine. » Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
L’escabeau était en aluminium numéroté 7856002, les vis avaient été fabriquées en Roumanie, le caoutchouc des pieds à Taiwan et l’assemblage était chinois. Ainsi près du numéro de série, on pouvait lire : Made in China. La corde était numérotée 8593, elle était Made in France. Pour l’escabeau, Damien s’en foutait ; mais pour la corde, il voulait une valeur sûre.
Les deux articles avançaient sur le tapis mécanique de Bricosympa. Damien les admirait avec fierté, il avait franchi le pas. Il allait le faire. Une ivresse joyeuse l’emportait, personne ne pourrait l’arrêter car il avait tout prévu. Il n’y avait pas grand monde. C’était un jour de semaine, une heure creuse. Les articles arrivèrent devant la caisse.
La caissière était jeune, faussement blonde. On voyait un début de racines grasses pousser sur son crâne. Elle avait les yeux cernés de khôl noir, un rouge à lèvres vif, et une blouse orange aux couleurs de son magasin. Ses seins étaient petits. Damien aimait bien regarder les seins comme tout le monde. Ce trait de caractère l’exaspéra un instant, il n’avait donc aucune personnalité ! Les yeux las, la blondasse fit passer les articles, ça fit bip une fois, et re bip.
Damien fut pris d’un frisson en entendant ce son familier. La caissière leva ses yeux vers lui et le fixa. Que lui voulait-elle ? Avait-elle compris ? Allait-elle l’arrêter ? Acheter un escabeau et une corde, c’était un appel à l’aide. La caissière chercha quelque chose sous sa caisse. Elle appelait son manager, Bricosympa devait avoir un genre de code : si un type achetait une échelle et une corde, on devait prévenir la direction. Il avait été stupide, il aurait dû acheter un objet pour lui servir d’excuse, il avait pourtant hésité devant le paquet de bonbons à la caisse. Personne n’achète un paquet de bonbon avant de se pendre ! S’il avait eu plus confiance en ce monde, cela ne lui serait pas arrivé. Il était interdit de vendre des armes à feu, pourquoi pas une corde et un tabouret. Il aurait dû le prévoir et acheter la corde ailleurs.
La caissière sortit un sac en plastique et y glissa la grosse ficelle. Puis, elle lui jeta un regard méprisant et lui montra un panneau : « Veuillez laisser les gros objets au sol, merci de votre compréhension ». Damien mit un temps pour piger, puis suivant le regard oblique de la pouffiasse sur la demi-échelle, il la retira du tapis et s’excusa maladroitement.
La caissière sourit sèchement et avec plus d’agacement que de compassion dit : « Vous y penserez la prochaine fois ».
Formule de politesse mise à part, Damien s’en sortit sans complication. Il regarda le ticket de caisse, il était daté : 26/03/2013 10 :13. Avec un soin solennel, il le glissa dans sa poche, à une heure près, c’était son acte de décès.
Il traina son caddie jusqu’à sa voiture. Elle était dans un sale état. Il ouvrit le coffre. Ce dernier aurait bien eu besoin d’un coup d’aspirateur. Il posa ses achats, ferma le coffre, ouvrit la porte côté conducteur (avec sa clef, car les fermetures n’étaient pas électriques) et claqua la porte de son étroit véhicule qui empestait la cigarette et le moisi. Damien ne fumait pas, l’odeur datait de l’ancien propriétaire : son père qui lui avait refilé son vieux Tacot deux semaines auparavant. Damien avait alors pensé à s’empoisonner avec le pot d’échappement.
Son père et sa mère lui répétaient depuis toujours que c’était dans cet engin qu’il avait été conçu, il avait trouvé l’idée ironique. Mais d’un autre côté, l’image de ses parents forniquant l’avait toujours dégouté et cela manquait de grandiose. Il avait donc cherché un autre endroit.
Il démarra sa voiture. Une fumée sombre cacha le parking dans son rétroviseur. Il pensa : Ce serait bête que je tombe en panne maintenant. Mais le tacot sortit de sa place en épi et prit l’autoroute en direction de Marseille.
Sur la route, son esprit erra dans les décombres d’un accident mortel. Sa tête se serait retrouvée à l’autre bout de la route. Il imagina l’air consterné de ses parents et de ses amis. « Mais pourquoi n’était-il pas au boulot ce mardi matin ? » Ils auraient trouvé la corde et l’escabeau dans le coffre et là, à coup sûr, ils se seraient posé la question sans jamais avoir la réponse. Cette mort ne lui sembla pas trop mal ; surtout la tête de ses parents. Il s’attarda sur le camion devant lui, il pourrait assez facilement se décapiter en lui rentrant dedans. Mais cette démarche était trop aléatoire. De plus, si l’escabeau survivrait aisément à l’explosion éventuelle de la vieille voiture, rien n’était moins certain pour la corde, même made in France. On en reviendrait au simple accident, voire au suicide, et son cercueil serait toujours ce vieil engin marqué par les ébats de ses géniteurs.
Il prit la sortie numéro 43, et roula longtemps sur une voie déserte. Enfin, à proximité d’une forêt, il vit se dresser le lieu de son acte final. Le bâtiment était très ancien, et d’après Wikipédia, classé monument historique. C’était une petite chapelle de campagne en pierre de taille, qui portait le doux nom de Chapelle Sainte Bernadette de la bergerie. Personne n’y allait jamais, et c’était en se promenant par hasard que Damien était tombé dessus. Parfait, s’était-il dit, ici, ce sera spectaculaire. Il se gara, ouvrit son coffre, et prit l’escabeau et la corde. De sa voiture jusqu’au lieu saint, l’escabeau lui pesa sur l’épaule. Un tabouret aurait peut-être mieux convenu, mais, d’après ses mesures pour atteindre la poutre, il lui fallait quelque chose de plus grand.
Il ouvrit la lourde porte et pénétra dans l’entrée ovale. Le lieu était plus sobre qu’une église protestante. Un crucifix en bois avec un Jésus sanguinolent trônait au milieu du Chœur. C’était la seule décoration. Une petite dizaine de bancs en bois sombre s’alignait en face, séparés en deux groupes par une allée pavée de pierre usée. C’était au milieu de cette allée que Damien avait choisi de poser son escabeau.
Il l’ouvrit. Évidement, même neuve cette camelote était bancale. Le pavage irrégulier n’arrangeait rien. Il grimpa la première marche, la seconde et ainsi de suite. Les marches du paradis n’auraient pas été plus difficiles à gravir tant le meuble se balançait de droite à gauche. Ce n’était pas le moment de se casser la gueule ! Damien pensa que ce serait con de se briser le cou en attachant la corde pour se pendre, mais allez savoir pourquoi, il atteignit le pallier final sans encombre. Il lança la corde par dessus la poutre et la fixa sans difficulté. Il fit un premier nœud, puis, dubitatif, un double. On n’est jamais trop prudent.
Jusqu’ici tout s’était bien passé. Il s’assit sur l’escabeau pour tirer de sa poche la notice du nœud coulant. Il l’avait trouvée sur internet, et étant jusque là dépourvu de toute corde, il n’avait pas pu s’entrainer chez lui. Il fit une première boucle, passa la corde à l’intérieur et tira. Le nœud coulait impeccablement, comme un fleuve. Damien s’amusa à le faire glisser, plutôt fier de lui. Soudainement, il prit un air grave et régla le nœud pour pouvoir y passer sa tête. Le trou lui sembla petit. Il ferma les yeux, déglutit, glissa la boucle autour de son cou.
Il allait sauter quand son regard se posa sur la notice du nœud. Elle était retournée et ressemblait à une feuille blanche. Damien ressentit un besoin irrésistible d'exprimer sa détresse et de laisser une trace. Il voulait marquer le monde de sa mort. D'ailleurs, il avait toujours eu un goût pour l'écriture et écrivait des poèmes pas trop mauvais au lycée. Il chercha donc dans ses poches de quoi noter. Il n'avait pas de stylo. Plus personne n'a de stylo. Il utilisait son portable pour prendre des mémos. Il hésita devant l'appareil ; mais se suicider dans une chapelle vieille de plusieurs siècles et y laisser un message électronique n'était pas de bon goût, cela ridiculisait son geste. Il pensa que seulement 30% des suicidés laissaient une lettre et se demanda combien des 70% restant n'avaient pas de stylo.
            Contraint et forcé, il s'assit pour débuter une litanie car il avait besoin de sortir ce qu'il avait sur le cœur. La corde ne le serrait pas du tout. Sa voix retentissait dans le silence :
« Chers autres,
            Si vous lisez cette lettre (ou plutôt si vous l'entendez) c'est que je suis mort »
            Damien rit un instant devant l'absurdité de son discours, puis pris par l'émotion continua son monologue :
« Je voulais vous dire de ne pas vous en vouloir, vous n'aurez rien pu faire. A cet instant, je pense à Fred et ma sœur Laura que j'adore, vous allez me manquer. Je pense aussi à mes collègues et à mes autres amis, et bien entendu à mes parents. Je suis désolé de vous infliger un tel chagrin et si je le pouvais je ferais autrement ... »
            Damien pleurait à chaudes larmes, emporté par la grandeur littéraire de son requiem. La compassion jaillit en lui et la douleur potentielle de ses proches l'affecta pour la première fois.
 Dans sa tête, il pria. « Dieu, si tu existes vraiment, arrête-moi ».
Damien n’avait jamais cru en Dieu, mais à l’heure de la mort, il se sentait l’âme d’un croyant. Si rien ne l’avait arrêté jusque là, peut-être qu’une force supérieure s’en chargerait. Il aimait aussi l’idée de prouver par la négative que depuis toujours il avait raison. La porte de la chapelle claqua, surpris, Damien leva ses paupières.
Une vieille dame entra. Elle portait un imperméable beige et un fichu sur les cheveux. Était-elle une incarnation divine? Elle trainait un cabas écossais. Sa peau était plus ridée que des draps froissés. Elle regarda le jeune homme et lui sourit poliment, d’un sourire qui semblait dire « Bonjour, je ne fais que passer ». Elle ne prêta aucune attention à la drôle de position dans laquelle il se trouvait : la corde au cou en haut de sa demi-échelle. Elle marcha lentement, très lentement, comme si son corps pesait un millénaire. Ses pas faisaient un bruit de serpillère. Comme elle était usée, comme elle était fatiguée, une marchandise détériorée ! Bouche bée, Damien l’observa passer devant lui, totalement indifférente. En poussant un petit grognement de douleur, la vieille s’assit. Il fallut bien une minute pour que les fesses touchent le siège. L’incarnation divine croisa ses doigts, ferma les yeux et commença à prier. Rien n’aurait pu la déranger.
Damien retira la corde de sa nuque. Il était un peu vexé. Dieu n’en avait vraiment rien à foutre de sa gueule. Lui envoyer une antiquité le sauver... Si encore elle lui avait parlé, si au moins elle avait remarqué qu’il était sur le point de se pendre. Bordel, on ne voit pas tous les jours des gens se donner la mort, du moins, quand on ne prend pas le métro. Si c’était tout ce qu’on pouvait lui donner pour le rattraper, ça ne suffirait pas ! Ils allaient voir, il allait en finir proprement. Toutefois, il ne remit pas la corde à sa place destinée. Il était embêté par la présence de la vieille, bien qu’elle ne soit sûrement pas assez forte pour le sauver s’il passait à l’acte, il avait besoin d’un peu d’intimité.
            Un quart d’heure passa. Damien jetait régulièrement un œil à l’horloge de son téléphone. La vieille ne bougeait plus. Durant une minute, il pensa qu’elle était morte. Damien avait une formation de secouriste, il savait, par conséquent, comment la ranimer. Ce n’était pas possible ? Il n’allait tout de même pas sauver une vie aujourd’hui ! Puis, sonores, il entendit des ronflements. Le dinosaure s’était endormi. Damien leva les yeux au ciel, mit sa main contre sa joue et attendit encore.
            Une brève sonnerie chanta bruyamment au milieu des ronflements. Il avait reçu un texto. C’était un texto de Fred, son meilleur ami. La petite enveloppe clignotait. N’ayant rien de mieux à faire, il le lut.
-          Tu fais quoi de beau ce soir ?
Damien pensa : « Je commence à pourrir » et tapa : « Rien » puis envoyer.
A nouveau la même sonnerie brève, Fred avait répondu :
-          Laura m’a dit que tu n’étais pas au taf. Tu fais quoi, là, tout de suite ?
Damien pensa : « j’essaie désespérément de me suicider » et tapa : « J’ai acheté une corde et un escabeau. » puis sur envoyer.
Immédiatement, il regretta son geste. S’il existait une personne contre qui il n’était pas en colère et à qui il ne voulait pas faire de mal c’était bien Fred. Son ami allait avoir le cœur brisé, toute sa vie il se souviendrait de ce texto. Il allait lui demander où il était, et Damien ne pourrait pas lui mentir. Alors, Fred le sauverait et il devrait remettre à plus tard sa jolie mort organisée. La brève sonnerie retentit encore :
-          Cool ! Tu répares enfin ton vieux rideau ! Je te laisse à tes travaux ! Tant pis ce sera pour une autre fois !
Damien regarda le message abasourdi. Plus personne ne comprenait donc le sens d’une corde et d’un escabeau ? Il aurait dû écrire « un tabouret », avec un tabouret le message aurait été plus clair. Fred n’aurait pas pensé qu’il faisait des travaux ! Damien enragea. Personne n’était décidé à le sauver, d’ailleurs l’incarnation divine se réveillait. Elle se leva lentement, très lentement. Ses semelles serpillères frottaient le sol d’un bruit agaçant. Fred ne pigeait pas un message aussi évident ! Tant pis ! Il passerait sa vie à regretter de ne pas avoir répondu correctement ! C’était bien fait pour lui ! Et que la vieille se casse aussi ! Qu’elle lui foute la paix ! La vieille ferma la porte doucement.
Un lourd silence vibra.
            Damien était seul et triste. Il repensa à tous les gens qu’il aimait. Il ne savait pas tout à fait pourquoi il voulait se pendre. Tout allait bien, son père lui avait même refilé la voiture dernièrement. L’ennui et l’indifférence étaient les principales causes de ses envies suicidaires. Il n’en pouvait plus de vivre dans une société où personne ne s’intéresse à personne, où tout le monde se distrait sans être heureux. Il en avait marre d’être distrait, il voulait affronter la vie et il lui semblait que regarder la mort dans les yeux était la meilleure façon de se sentir vivant. La corde tombait mollement. Il était vide de toute énergie. Il n’avait pas vraiment la force de descendre de son échelle. Il était indécis. Un signe, un petit signe comme quoi son existence comptait, c’était tout ce qu’il réclamait.
            Mais, allez savoir pourquoi, aucun signe n’arriva.
            Alors, l’équilibre fragile, il se leva sur l’escabeau, mit la corde autour de son cou. Il vérifia qu’elle était assez courte, qu’elle tenait bien. Il prit une grande respiration et donna un coup de pied dans la camelote chinoise. Celle-ci ne fit aucune difficulté pour tomber. Son corps chuta brutalement, la corde se serra. Il regretta son geste et gigota pour arrêter l'étranglement. Plus il gigotait, plus l'étreinte se resserrait.
            La porte s’ouvrit. Il étouffait. A contre jour, il vit deux silhouettes se dessiner. Un père et sa fille. Il haleta pour leur demander de l’aide. Le sang montait déjà à son cerveau, étourdissant, enivrant. Il vit un grand éclair de lumière blanche. Il crut que c’était le bout du tunnel mais comprit qu’il s’agissait du flash d’un appareil photo, lorsqu’il entendit :
-          Ils ne savent plus quoi inventer !
-          Papa qu’est-ce que c’est ?
-          Une performance artistique...
Et Damien n’entendit plus rien. 


La lettre :
"Vous osez, c'est périlleux mais courageux et vous avez eu raison d'essayer.
Votre nouvelle nous a beaucoup plu par sa fantaisie, son ton et son cynisme. Vous commencez par une citation pour mettre en place la suite de votre récit. C'est une très bonne amorce, d'autant que nous devons avouer avoir dû chercher qui était Stig Dagerman, donc bravo pour ce point.
Ensuite vous déroulez votre récit de façon maîtrisé, fluide, chronologiquement juste en gardant le rythme du début à la fin. Cela rend la lecture agréable et suspendue à ce qui va s'ensuivre. En effet, le début pourrait faire penser à la préparation d'n mauvais coup, jusqu'à la fin de la première page où l'on comprend qu'il s'agit en fait d'un suicide. Vous avez donc l'art de laisser planer le doute, de mettre en haleine dirons nous. Mais comme vous n'écrivez pas un polar ou une intrigue, vous dévoilez aussi rapidement le but de cette opération. C'est maitrisé. (vous remarquerez que là ça fait un paragraphe que je n'apprends rien...)
Vous réussissez à placer quelques ressorts littéraires qui pourraient ébranler le projet du narrateur : la caissière a-t-elle deviné son plan ? Son ami au téléphone va-t-il douter qu'il ntsalle des rideaux avec son échelle ? La vieille dans l'église va-t-elle s'étonner de son étrange position sur l'échelle et enfin le père et son fils à la fini vont-ils intervenir ? Tout ceci contribue à provoquer des ruptures qui rythment le récit.

La chute est épatante !
Vous réussissez à nous faire rie d'une situation dramatique car vous la tratez avec désinvolture, la même qui anime le candidat au suicide, le narrateur. Vous employez pour cela le cynisme, l'humour noir, c'est parfois très drôle.
.....
Il y a beaucoup de compliment, ils sont gentils, mais bon je ne vais pas me passer de la crème ici.
Néanmoins,   nous avons été déçus par des des termes tels que "blondasse, poufiasse", ils n'avaient pas vraiment leur place, votre désinvolture se remarque ailleurs. Vous semblez parfois en peine de vocabulaire :
"Il pourrait facilement se décapiter en lui rentrant dedans. Vous auriez pu écrire :"en le percutant violemmen" ou "lemboutissant" par exemple.
"Il grimpa qur la première marche et non "grimpa la première marche" 
Ce genre de commentaire *6
 Voilà, voilà... 
Ils sont très gentils très encourageant et donne quelques bon conseil mais dis donc on a beaucoup de beurre de cacao, pour un refus quand même!

 

mardi 8 octobre 2013

Voilà ce qui arrive à nos très chers et tendres manuscrits...

Article bien renseigné : 

http://www.actualitte.com/reportages/comite-de-lecture-la-marche-du-manuscrit-vers-l-empereur-2090.htm

vendredi 4 octobre 2013

Alors c'était comment ?

Après un an, j'ai enfin fini le processus d'édition.
Je suis ravie car j'ai beaucoup appris et que les réponses furent plus positives que ce qu'on m'avait promis. Non seulement on m'a répondu mais en plus on m'a répondu de façon personnalisée et détaillée.
De mon expérience ce sont les énormes maisons qui m'ont le plus répondues proportionnellement. Je n'ai jamais été mal accueillie ou insultée, je préciserai enfin que les éditions sont plutôt bienveillantes.

 Ce que j'en ai tiré : il faut être absoluement au point sur son ouvrage. J'aurais dû me laisser du temps, le laisser un an reposer avant de l'envoyer mais une fois le roman fini on est tellement dans l'impatience qu'on oublie les vraies raisons du pourquoi on en est arrivé là. J'ai toujours voulu vivre de l'écriture mais il s'agit là d'un rêve, d'une ambition, si je vivais déjà à mon jeune âge de l'écriture, j'en serais ravie mais j'aurais une ambition en moins et dans la vie l'ambition ça coûte cher. Ce que j'ai appris avec cette aventure, c'est que je veux vivre pour écrire, et non pas écrire pour vivre, si je peux me permettre ce bon mot culucul qui n'est pas de moi.

Alors, je trouverai le temps pour écrire et l'envie. Je veux être lue, je le serais, je vais surement poster un roman jeunesse très court sur le net bientôt, j'ai des projets en tout genre, y compris des partenariat, je recommence à écrire de la chanson.

Si j'avais un conseil à donner par rapport à cette année où j'ai même été éditée (pour un poème mais c'est toujours ça), c'est peut-être d'écrire petit.
En effet, je conseille toujours à ceux qui veulent écrire de débuter par la nouvelle, peut-être qu'il vaut mieux pour tester l'édition commencer par du texte court, je pense notamment à la jeunesse où l'on peut écrire des textes d'album.
Un texte court c'est moins d'investissement,en temps et en argent et souvent en attachement donc les rejets sont moins durs à encaissser.
Bref dans l'ensemble, ce fût une belle expérience, je n'abandonne pas ce roman, loin de là, il repartira bientôt sur la table d'opération, j'écris d'autres choses, et je réfléchis à d'autres projets, je reprends la plume et c'est chouette.

dimanche 8 septembre 2013

Réponse Nathan

Chère Zogo,
Nous avons bien reçu votre manuscrit,.... et l'avons examiné avec attention. Nous vous prions de bien vouloir excuser pour cette réponse si tardive. Votre manuscrit nous a vraiment interpellé et a longuement été étudié par notre comité de lecture.
Malheureusement, il est impossible d'envisager sa publication. Votre texte possède de très belles qualités littéraires : le style est fluide, riche, élégant. L'univers est original, complexe et convainquant et le lecteur se le représente aisaiment. Vous avez aussi su varier les tonalités en introduisant de l'humour dans des passages féériques. Enfin, l'intrigue est bien construite.

Cependant, l'univers foisonnant freine parfois la plongée dans l'histoire. la psychologie de vos personnages mériterait également d'être un peu plus approfondie. Par exemple, on ne perçoit pas l'évolution psychologique chez le héros. Or, étoffer la psychologie de vos personnage permettrait au lecteur de s'y attacher plus fortement.
Nous vous encourageons vivement à préserver dans cette voie et à nous envoyer vos prochains textes.
Nous vous remercions d'avoir pensé à notre maison d'édition pour présenter votre projet et nous vous prions de croire, chère Zogo, à l'assurance de nous meilleures salutations.
le comité de lecture de Nathan jeunesse.





voilà de quoi m'encourager à... travailler encore et encore... C'était ma dernière lettre, j'ai donc finie mes démarches avec les maisons d'éditions, je me remets au taf, je travaille le tome 2, j'écris d'autres projets. Je ferais un article pour résumer mes sentiments mais pour ma part c'est positif.

lundi 8 juillet 2013

Le roi Blabla... réponse de gallimard

Un soir fatiguée, j'ai fait l'erreur d'envoyer un tapuscrit d'un conte très court à Gallimard, le conte n'était pas achevé, il était plein de fautes d'orthographe, bref, je ne sais franchement pas ce qui m'a pris... c'était il y a une semaine. Mais chose surprenante, aujourd'hui, une semaine plus tard, je reçois ceci :

"Mademoiselle,
 
Nous vous remercions vivement de nous avoir confié votre projet, 
« L'histoire du roi Blabla ».
Nous l’avons étudié avec la plus grande attention.
Malheureusement, malgré ses qualités, il ne nous a pas paru convenir à 
notre ligne éditoriale.
Nous regrettons donc de ne pouvoir en envisager la publication.
 
En vous remerciant de votre confiance et en vous souhaitant d’aboutir dans
 votre démarche, nous vous prions de croire, Mademoiselle, 
à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
 
Le comité de lecture."
 
 
Je n'ai jamais eu de réponse ausi rapide,étonnant de la part d'une
maison qui n'a pas répondu pour mon roman. Comme quoi quand quelque chose 
n'est pas bon..ils ne réfléchissent pas longtemps!
 
 
bonnes vacances les loulous!.

jeudi 27 juin 2013

Mon texte à moi à la radio (vive France Culture)

Un poème qui m'aurra mis une heure à écrire m'apporte plus de reconnaissance qu'un livre qui a mis deux ans... et qui finira (je vais le retravailler) par me mettre 5 ans...
Mais toutefois entendre son nom et prénom à la radio ainsi bien sûr que le titre de l'un de ses textes, ça fait un petit truc...
à 50 minutes 30 donc...


http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.franceculture.fr%2Femission-la-dispute-litterature-le-nom-du-fils-la-fin-d-alice-2013-06-21&h=uAQHci5SM&s=1

samedi 23 mars 2013

Instants, un bouquin chouette puisque je suis dedans.

Je suis ravie de l'expérience instart outre que je suis au salon du livre demain, ils ont fait un super boulot et leur initiative vaut le coup.
Vous pouvez lire des extraits de ces talentueux auteurs (et surtout de moi-même, personne humble) ici :
http://www.editionsrouages.fr/extrait_9.html

Et si cela vous plait, acheter le livre qui est très beau, pour plusieurs raisons, la première c'est que c'est ce livre qui finance l'année suivante et que ce concours est plutôt très bien et donne de belles opportunités aux auteurs et aux jeunes futurs éditeurs.
Pour l'acheter c'est ici:
http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782953344455/instants

samedi 16 mars 2013

Suis-je un malentendu.



J'ai assisté jeudi soir à une joute d'éloquence reprenant le procès de Charles Baudelaire. Chers lecteurs, je l’admets, c’est mon péché juridique, j’aime les concours de plaidoirie. J’en ai pratiqué dans ma jeunesse lorsque je faisais du droit et depuis j’ai plaisir au spectacle.
Pour Nathalie Sarraute, écrire c’est parler sans être interrompu. L’éloquence et la plaidoirie ont cette même vertu. Comme la littérature, il existe le plaisir de dire les mots, d’en jouer, de défendre son idée. J’ai autant de plaisir à aller voir des joute que à aller au théâtre, il me semble que c’est encore dans ces lieux que les mots ne sont pas étouffés par des écouteurs, là et bien sûr entre deux lignes blanches.
J’étais donc ravie, heureuse même d’assister au procès de Charles Baudelaire. Maître Bertrand Perrier jouait le procureur et face à lui, celui que l’on m’avait présenté comme le plus grand maître de l’éloquence de nos jours Maître Marc Bonnant. 
J’avais déjà écouté et vu plusieurs plaidoiries de Bertrand Perrier, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un plaideur assez bruyant et vulgaire, dont la voix grinçante ne semble cracher que des crapauds, d’une saleté basse et maladive comme on en entend en permanence. Finalement, il n’y a rien de nouveau dans son discours. On a l’impression d’entendre un vieux pervers s’extasier sur sa propre frustration toutefois il y a du courage dans sa position et aussi un don pour faire rire la salle, quelques bons jeux de mots...  BERTRAND Perrier est drôle, et être drôle c’est difficile et essentiel. Parlons cul, voulez-vous, mais parlons-en bien : je veux dire pour le plaisir de rire de ce qui gène et excite et non de ce qui frustre et réconforte.
Bref, passons sur Perrier. Venons-en à Marc Bonnant. Comme on me l’avait vendu ! Je m’attendais à entendre quelque chose de beau, de fin, de délicat. Oh ! Je voulais de la poésie mais pas de la poésie à l’eau de rose, pas de la poésie de Baudelaire. Je voulais entendre de la poésie de notre siècle, je voulais entendre de la langue belle. On m’avait promis : tu ne comprendras pas tout et dieu que je ne voulais pas tout comprendre. Je voulais du nouveau vocabulaire, je voulais des métaphores, des tournures de phrases, de la stylistique, je voulais être éblouie.
Je désirais, j’avais besoin d’entendre du Céline, je voulais du discours insupportable mais dit avec tant de talent qu’on ne peut que s’allonger. Je voulais de la musique, quelque chose de simple et d’évident, bref, je voulais qu’on me parle littérature. Je voulais qu’on défende les fleurs du mal mais aussi qu’on les insulte, qu’on les traine dans la boue, et que finalement en quelques vers avec le ton, Baudelaire gagne.
Marc Bonnant a cette allure de grand duc : le crâne blanc, la stature fine. Au premier rang sa femme et sa fille l’admirent avec les yeux de l’amour et dans la salle déjà les petits et petites juristes s’extasient, alors je frémis. Le maître ouvre sa bouche et tout est dans le ton, les mots vont vite, les idées s’envolent, on est là, on y croit, il va nous parler poésie, il va nous parler littérature, il va nous parler humanité. Le voilà qui flatte la France, son 17ème siècle, son 19ème , pour lui l’histoire s’arrête là.  Il cite Proust pourtant mais il oublie le vingtième, siècle de la littérature, des surréalistes, des auteurs prodigieux, des poètes à déchirer les nues, des chanteurs qui usent leur plume, le vingtième le plus beau des siècles, l’aboutissement de toute les décadences, la pénitence de l’arrogance voilà notre littérature qui avant de s’essouffler fait un dernier grand saut. Voilà le vingtième bouffé dans la voix de ce monsieur et en moi, je sens que ma colère va monter.
Pitié ne me resservait pas ce discours.  Je supplie mais c’est trop tard, il est lancé, j’ai encore le droit de m’en aller. Mais mes amis l’adorent, mes amis l’idolâtrent peut-être que cet homme me dira des choses, peut-être en sortirais-je grandie.
Maître Bonnant a reçu la légion pour sa maîtrise de la langue, alors avec cette médaille autrefois militaire, je vous prie, c’est le moment de conquérir, j’attends. La maîtrise de la langue est parfaite, et la culture de l’homme remarquable. On sent ici la capacité à parler, et le plaisir surtout. Il écume comme un cheval et les mots comme les idées s’enchainent, allant de pair avec des remarques politiques et misogynes pour amuser la foule et rappeler qu’il est un homme de droite.
Allons, maître, je suis une femme de gauche, je vais forcément me vexer. Il déclame : Baudelaire est un écrivain de droite pour choquer, pour emmerder... il donne même une définition : un écrivain de droite ne croit pas à la révolution, il est fondamentalement pessimiste. Allez maître, je vous l’accorde mais pitié passez à autre chose, on s’en fout complètement du caractère politique de Baudelaire 160 ans plus tard, vous comprenez ? Les politiciens leur donne les couleurs qu’ils veulent on s’en fiche. Quand est-ce que vous me parlez de ce qui fait qu’un auteur est un géni, de ce qui fait que Baudelaire plus que d’autre doit être lu. C’est bien là la problématique de ce rassemblement.  Dîtes moi comment ce poète a trouvé la manière de « toucher le cœur des Hommes » ? Juste un vers... pitié, juste un vers de Baudelaire suffit pour faire ressentir cet argument. Un vers pour le génie, un vers pour qu’on écoute, vous savez monsieur, ces jeunes qui vous écoutent et vous admirent, ces jeunes n’entendent plus de poésie, ils ne vont pas à des lectures, ils en lisent parfois mais, ils en déclament peu. Croyez-moi, aucun d’eux n’a jamais récité du Baudelaire, réservé aux lycéens, lycéens qui ne récitent plus, alors juste un poème, un poème et vous gagnez.
Mais Marc Bonnant continue, il parle. Il parle beaucoup de lui d’ailleurs. Après tout, ce n’est pas un cours de littérature, c’est un procès. Mademoiselle, je vous pris, si vous voulez écouter un poème, demandez à vos amants de vous faire la lecture ou apprenez à lire.
Puis le maître dans tout son flot d’éloquence dit quelque chose que je relève : Auteur avec un e, ou autrice, ou autoresse bref un malentendu. Cela était bien mieux formulé et contrairement à ma voisine je n’avais pas de calepin pour prendre des notes. Bref, un malentendu. La veille, un de mes amis fan de Bonnant et certainement le plus grand auteur de ma connaissance (je n’ai que deux amis qui écrivent des choses valables et celui-là possède un génie pur, rare et provoquant) me reprochait d’employer le barbarisme auteure dans un de mes statuts facebook. Moi qui depuis petite veut être écrivainte, écrivaine. Moi qui rajoutais des « e » au mot avant même qu’on en fasse tout un plat. Moi qui déjà faisais de la littérature. Moi, je lui accordais volontiers que ce féminisme à la con me fatigue et qu’en effet, auteur sans e, car auteur est un titre voilà tout. Marc Bonnant reprend le même argument.
Bien, auteur sans e. Mais auteur avec un vagin, une paire de seins, est-ce possible ? N’est-on pas immédiatement rangé dans des auteurs sensibles, n’ayant pas le recul nécessaire, étant sur terre pour être admirée et non pour admirer. Comment pourrions-nous, femmes, écrire ? Il est vrai qu’actuellement les best sellers féminins ne servent pas mon propos, heureusement pour moi les best sellers masculins non plus.
Si j’ai la prétention de faire de la littérature, me reprochera-t-on mon utérus... Est-ce bien là que tout se passe. Ai-je la prétention d’être auteure. J’ai écris un livre pour les enfants, est-ce mon côté maternelle, finalement, est-ce mon cycle qui parle ? Pour ne pas être un malentendu, devrais-je être une femelle-entendue ? Dois-je à travers mes textes faire de la politique, défendre mon sexe, ma religion, mes opinions ? Est-ce bien ça, la littérature ?
Je m’excuse mais je ne prendrai pas le nom d’un homme pour écrire, je ne défendrai pas plus ma poitrine, je ne parlerai pas ou peu de politique, je n’écrirai pas de textes faibles dans le but de vendre, je ne serais pas un de ces génies, ni un de ces écrivains vendus. Je ne suis rien de tout ça. Je suis une femme qui aime regarder le monde et lui raconter des histoires pour le changer un peu. Je suis un être humain qui rêve de toucher avec les mots le cœur des Hommes pour qu’il trouve une consolation. J’espère y arriver un jour. Sans prétention aucune, mais par ambition car sans cette ambition on ne peut faire que de la petite littérature. Si Nathalie Sarraute dit qu’écrire c’est parler sans être interrompu, elle n’a jamais été lectrice. Écrire c’est parler en étant en permanence interrompu : par le lecteur qui ferme son bouquin pour prendre un café, par ses réactions quand il n’est pas d’accord,  qu’il pense, qu’il s’ennuie, qu’il admire, qu’il n’aime pas, qu’il proteste. Écrire est un dialogue silencieux. C’est un dialogue silencieux entre un lecteur et un écrivain mal entendu.