vendredi 28 décembre 2012

Réponse Seuil et joyeux noël

Voilà, c'est pas ma dernière réponse mais presque. Je l'ai reçu le 24, jour de noël, monde sans pitié ! Et je n'ai pas ressenti grand chose, normal, la lettre type ne disait pas grand chose... Plus type que type tu meurs !

Tellement type que j'ai la flemme de la taper!

Je vous souhaite de bonne fête de fin d'année. Pour tous ceux qui écrivent : continuez ! Pour tous ceux qui publient : Continuez !

Pas pour vous mais parce que la littérature c'est beau, le fait de lire c'est beau. Il ne faudrait pas qu'on en arrive à l'oublier !

samedi 15 décembre 2012

Réponse Pocket Jeunesse

 Cette réponse-ci m'a fichu un coup. En commençant ce blog, j'avais décidé d'être parfaitement honnête durant ces périodes de réponses. Tout simplement parce que je me doutais que mes principaux lecteurs seraient des écrivains en herbe et que ce type de témoignage pourrait éventuellement les convaincre de ne pas envoyer leur manuscrit prématurément.  En effet, je crois que j'ai précipité l'envoi du mien et je regrette un peu. Du coup, j'ai un peu honte de mon travail, j'ai l'impression de mentir en disant que j'ai fait quelque chose de super. Pour envoyer son manuscrit, il faut être préparé. Préparé à attendre, préparé à n'avoir aucun bon retour, préparé à avoir des mauvais retour, préparé à ce que votre travail se transforme en lettre type même pas drôle, sans charme, mal écrite, sans aucune considération. Une lettre type qui met fin à l'attente éprouvante, une attente qui à contrario fait naître beaucoup d'espoir, un espoir déraisonnable, absurde. Il restait deux jours à Pocket pour ne plus être dans son délais.

Pour les écrivains qui se demandent quand une réponse est un bon signe : quand elle se fait par téléphone, par mail (sauf pour les manuscrits envoyés par mail), et aussi à mon avis, elle arrive plutôt rapidement. On ne fait pas attendre le talent, et un excellent livre ira chez un concurrent.


 Bref, avec tout ça c'est les fêtes, je suis fatiguée par mes études et mon travail, avec ça la vie quoi. Je me rends compte que mon livre se perdra au milieu de milliards d'autres, que ce travail ne mérite peut-être pas d'être payant... bref je perd courage. Demain ça ira mieux.

Pocket Jeunesse publie essentiellement des best-sellers américains ou anglophones en jeunesse. Encore une édition courageuse ! Mais bon, ils sont réglos répondent dans leur délais, et m'ont très bien acceuillis quand je me suis perdue dans leur locaux :)

"Nous avons bien reçu votre texte "titre du manuscrit" et nous vous remercions d'avoir pensé à nos collections pour sa publication éventuelle. 
Nous ne pourrons cependant pas donner suite à votre proposition, votre texte ne correspond pas à notre politique éditoriale actuelle.
...
Dans l'attente de vous lire une prochaine fois, je vous prie d'agréer, Mademoiselle, l'expression de mes sentiments distingués".


Alors voilà, c'est écrit, c'est assumé... Courage à vous, moi ça va! Je repars pour de nouvelles aventures!

samedi 8 décembre 2012

Réponse l'Ecole des Loisirs

J'ai reçu la réponse de la plus grande édition jeunesse (en terme de ventes et de produits) une de celle dont je préfère le catalogue notamment pour le niveau primaire en matière d'Album et de roman jeunesse (jusqu'à 10 ans), avec des auteurs comme Nadja, Marie-Aude Muraille etc. : L'Ecole des Loisirs.
Je leur ai envoyé mon manuscrit, avec une chance vraiment infime puisque la fantaisie jeunesse ce n'est pas leur domaine le plus développé mais quel rêve cette édition qui semble toujours viser juste.

Donc comme prévu réponse négative. Mais Attention pas une réponse type, ce n'est pas leur politique mais il leur arrive fréquemment de préciser leur avis, de plus la lettre était accompagné de mon manuscrit (5euros25 de leur poche, car je n'avais pas fourni d'enveloppe) je vous transmet la lettre :
"Mademoiselle,
Le comité de lecture m'a transmis votre manuscrit "Titre du manuscrit"
Vous déclarez écrire depuis votre plus jeune âge et il est évident que l'écriture joue un rôle important dans votre existence ; elle trouve une juste concrétisation dans ce manuscrit et montre votre maîtrise de la langue. Le choix de votre histoire et plus encore vos développements romanesque, conduisent, semble-t-il, votre manuscrit à une certaine forme de dispersions, de digressions, d'éclatements narratifs trop riches.
Néanmoins, je vous conseille de continuer à écrire et à lire avec la même assiduité. Je serais heureuse de lire votre prochain manuscrit.
Bien cordialement,

(signature manuscrite illisible)"
Je ne sais pas qui est la signataire : s'il s'agit d'une lectrice à qui le comité de lecture délègue le travaille, ou bien à l'inverse d'une éditrice à qui le comité de lecture après une première analyse transmet le projet, cela change tout. Ce qui est certain c'est que mon roman a été lu.
Après une recherche j'ai trouvé que le nom que j'ai du mal à déchifrer est très probablement celui de Geneviève Brisac : directrice de la maison d'édition. Conclusion mon manuscrit serait plutôt allé vers le haut que vers le bas, même si je doute que cette charmante dame est pu lire entièrement mon livre ! Elle a pris la peine de signer et à mon avis de participer à la discussion du comité ce qui est remarquable.
Pour le coup, je sais pourquoi ils me refusent et ils sont de plus très gentils. Je vous conseille donc d'envoyer votre manuscrit à cette Grande édition qui se comporte comme on voudrait qu'elle se comporte toutes !



mercredi 5 décembre 2012

Concours Gallimard (3)

Je pense que ce sera le dernier papier que j'écrirais sur le sujet.
J'ai jeté un coup d’œil à deux des œuvres et lu les trente premières pages. N'oubliez pas qu'il s'agit là d'une critique d'écrivaine frustrée. Toutefois, je suis aussi en master pour devenir institutrice, avec une spécialisation en littérature jeunesse, et je possède une licence de lettre ainsi qu'un remarquable mémoire sur les contes. Je dis ça hein...

Fabrice Émont

Vous pouvez les lire sur internet. Je n'ai pas accroché à : "dis-moi qu'il y a un ouragan". L'histoire est à la fois très classique et à la fois très moderne, mais je n'accroche pas du tout mais alors pas du tout à la plume. Je déteste que l'on dépeigne des adolescent comme des fans de loup-garou et des stéréotype... l’héroïne a son lagage qui n'est pas celui d'une ado, qui est celui d'un adulte qui a une vision d'ado et qui parle à des ados, alors cela marche peut-être très bien pour le public visé mais typiquement pour moi adulte, j'ai beaucoup de mal. Ainsi ce n'est pas un vrai reproche, tant mieux si ça plait à un public visé et pas à un autre. Du coup, je vais arrêter ma lecture là.

Pour le roman nommé la passe-miroir, pour commencer, je n'aime pas le titre. Ainsi, j'y suis allé à reculons. Toutefois, je fus à l'inverse agréablement surprise par le style, on plonge vite dans l'histoire; l'idée de lancement étant assez classique mais toujours aussi efficace : celle d'un mariage forcé entre deux inconnus aux supers pouvoirs vivant dans des mondes parallèles et n'ayant à priori rien en commun. Dans les trente première chose on attend qu'une chose : rencontrer le fiancé. Toutefois, l'héroine pour l'instant ne me plait pas du tout : son principe : une intelloq ui n'exprime rien et garde tout ses sentiments pour elle. 
Du coup en quelque page, on a une dizaine de fois la description de sa non expression et le bouleversement sentimentale qui lui arrive à l'intérieur. 

Le début de ses deux ouvrages a une qualité commune que cela plaise ou non, il faut reconnaître un style propre et une régularité. Il n'y a pas de pages faibles et cela me force à admettre humblement ma défaite et à repasser un coup sur mon propre ouvrage...

Pour terminer, j'aime beaucoup la mise en page de gallimard, mais quel dommage que sur mon ordi cela ne marche pas bien ! quel galère.


samedi 24 novembre 2012

Réponse des éditions Kéalie

Cher lecteur de ce blog, pour ceux qui le lisent de long en large comme de haut en bas, vous avez pu remarquer qu'un éditeur avait commenté l'un de mes messages et avait aimablement pris contact avec moi. 

C'est une petite édition qui n'a pas encore démarré et qui souhaite publié à compte d'éditeur des livres numériquement. 

Cela me tentait moyen pour plusieurs raisons. Je suis plutôt bonne en informatique et quitte à me publier numériquement autant tenter de le faire moi-même, de plus, j'aime les éditions papiers. Néanmoins, je ne suis pas allée la chercher, c'est elle qui est venue me chercher et me faire séduire fut fort agréable. 

Les éditions Kaélie ne sont de plus pas intéressée par les manuscrits jeunesse ainsi mon livre était hors catégorie. Toutefois, l'éditeur de cette maison a insisté pour le lire et après tout c'était un bêta-lecteur idéal. De plus j'ai beaucoup de respect pour les petites éditions, pour plusieurs raisons. La première, ils cherchent en générale des nouveaux auteurs et font un véritable travail de critique. Ils reçoivent tout simplement moins de manuscrit, de fait même s'ils ont moins de moyens, ils ont plus de moyens.

"
Bonsoir Zogo,
Je vous pris de bien vouloir m’excuser pour ma réponse si tardive.
Je vous remercie pour votre réponse, et vais tâcher de vous répondre à mon tour :
Concernant votre blog “jeune auteur cherche éditeur”, je n’attache pas trop d’importance à l’orthographe (sauf si c’est vraiment catastrophique) car j’estime que la correction fait partie du travail de l’éditeur.
Je regarde en premier lieu les idées exprimées, la façon dont elles sont structurées, et surtout le style et le ton.
Parmi tout ce que j’ai pu lire dans les blogs et autres forums jusqu’à présent, vous seule avez retenu mon attention.
Sur ce blog, vous écrivez avec une petite touche d’ironie et un style accrocheur assez plaisants. J’apprécie beaucoup aussi la façon dont vous exprimez votre passion d’écrire, et votre envie d’être publiée.
Je recherche des auteurs débutants qui sortent un peu de l’ordinaire, des profils atypiques dont, je crois, vous faites partie.
En bref, je trouve que vous avez du potentiel.
Vous avez vu juste, je ne souhaite pas éditer pour le moment de livres à l’attention des enfants ou adolescents. (soumis à règlementation particulière, et beaucoup de monde sur ce genre)
Vous pouvez cependant toujours me soumettre votre roman. Même si je ne pouvais pas le retenir, je le lirais avec plaisir et vous livrerais mon analyse et mes impressions (si cela vous intéresse).
Je vous garanti une totale confidentialité.
Si vous avez d’autres écrits que vous souhaitez faire éditer, (recueil de nouvelles ou autre roman), je suis prêt à y travailler.
Je vous invite à visiter notre site internet www.editionskealie.fr et en particulier la rubrique “votre manuscrit” qui détaille notre éthique vis à vis des auteurs.
Je tiens à préciser que si nous étions amené à travailler ensemble, vous n’auriez rien à payer, vous conserveriez un droit de regard sur tout, et vous pourriez reprendre votre liberté quand bon vous semble (après préavis bien entendu)
N’hésitez-pas à me contacter si question sur notre façon de travailler, envie d’échanger, ou besoin de conseil.... Je vous répondrais avec plaisir.
Pour terminer, je ne peux que vous encourager à rester confiante en votre talent d’écrivain et conserver toujours cette passion d’écrire.
Bien à vous
Editions Kéalie"
Mon livre étant protégé, je n'avais pas grand chose à craindre à envoyer mon ouvrage. Chose faite, je dirais que deux à trois semaines plus tard j'avais une réponse très aimable de l'éditeur qui a conduit à un échange des plus agréable : 

 J'en ai même parlé à un ami talentueux qui a écrit un très bon recueil de nouvelles. Dans le message suivant, vous aurez même le droit à une vague idée de l'intrigue.



 "Bonjour Zogo,
Tout d’abord je tiens à vous remercier d’avoir parlé de notre maison autour de vous.
Les manuscrits de vos amis seront les bienvenus.
Je comprend tout à fait votre décision de vouloir attendre une édition papier. Je préfère donc ne pas vous déranger au téléphone pour le moment, rien ne presse.
Je vous livre comme promis mon ressenti sur votre manuscrit par écrit ci-dessous : (cela vous permet en plus d’en conserver une trace)
D’ordinaire, je ne suis pas trop client de ce genre de littérature, mais là, j’avoue m’être laissé prendre au jeu. Une bonne surprise !
Votre livre en général
Bien, dans l’ensemble, le style est agréable, fluide et facile à comprendre. le texte est plutôt bien construit.
Vous m’aviez parfaitement déterminé la cible de lecteurs : c’est un ouvrage adapté pour les adolescents.
J’ai noté quelques fautes de grammaire, de ponctuation et quelques mots manquants. Quelques phrases me paraissent un peu mal tournées, et quelques expressions mal choisies.
Rien de bien méchant en somme.
L’intrigue
La première partie de votre récit est excellente. Une très bonne entrée en matière.
Vous rentrez très bien dans la psychologie des personnages, et faites bien ressortir notamment la solitude du héros, ses difficultés à s’intégrer socialement et les relations particulières avec sa petite sœur.
Votre description de la famille est réaliste. Vos jeunes lecteurs pourront aisément s’identifier à Esteban, sorte d’anti-héros très ordinaire, car son quotidien ressemble à celui de beaucoup d’adolescents contemporains. (du moins au début pour la partie dans le monde réel)
Vous maintenez l’intensité et une atmosphère mystérieuse en apportant régulièrement des nouvelles péripéties. J’ai beaucoup aimé notamment la façon originale dont vous faites apparaitre pour la première fois le lutin Egas.
La transition du monde réel au monde des songes via le passage dans la lisière est elle aussi très imaginative et bien trouvée.
A partir du passage de l’entrainement avec Eépé, le récit s’essouffle quelque peu et perd en intensité petit à petit.
Puis il y a un net regain d’intérêt à partir du moment de la rencontre avec les puissants, et l’introduction de nouveaux personnages.
Je trouve l’épisode de la maison en nourriture (qui finit par s’effondrer) assez déroutant, un peut trop enfantin. Il ne me parait pas essentiel à l’intrigue et j’ai du mal à comprendre son intérêt. (j’ai peut-être raté quelque chose ?)
Voila c’était mon ressenti ! J’espère ne pas vous avoir fait de mal avec ces quelques critiques (positives et constructives), mais je ferais bien mal mon travail d’éditeur si je vous cachais la vérité. (et ce ne serait pas vous rendre service)
J’en sais suffisamment pour avoir envie de parier sur vous, car ce qui m’intéresse aussi, c’est votre projet de trilogie.
Je vous souhaite très sincèrement de réussir à obtenir une édition papier, car c’est mérité. Si toutefois vous n’y parvenez pas, vous pourrez compter sur nous comme solution de secours. Je suis prêt à éditer les trois tomes.
Afin de vous garantir la plus totale confidentialité et protection de votre œuvre, et sauf avis contraire de votre part, je supprime définitivement le fichier de notre système et je n’en conserve aucune copie.
Pour finir, je tiens à vous féliciter pour ce long travail qui vous a surement demandé beaucoup de sacrifices. Vous avez beaucoup d’imagination et savez très bien la retranscrire avec des mots.
J’ajoute que, de passage sur “les contes de la mère crapaud”, j’y ai découvert une toute autre facette de votre talent ! Je n’oserais jamais éditer ce genre de littérature, mais votre humour au vitriol et votre sens de la dérision m’ont amusé.
Je reste à votre disposition pour toute question.
Bien à vous"
C'est encourageant, professionnel, très juste lorsque l'on a lu mon livre et m'encourage surtout à le retravailler. Ils acceptent les manuscrit par mail. Ainsi n'hésitez pas à leur envoyer votre travail si une édition numérique vous convient et si vous avez protégé votre livre même si l'éditeur a l'air honnête ! Comme rien n'a été édité chez eux je ne sais pas ce que ça donnera mais je leur souhaite plein de bonne chose et cet échange fut un grand plus dans mon parcours avec les éditions.




Réponse Thierry Magnier

Bonjour,

J'ai reçu ma première réponse de maison d'édition,  HOURRA! (ma seconde en fait, mais pour l'autre je ferais un papier beaucoup plus précis) ! et ce fut relativement rapide, un mois et une semaine ! Le papier décidément est plus efficace que le mail... A mort l’Amazonie !


C'est Thierry Magnier qui s'y colle (http://www.editions-thierry-magnier.com/)! Sans surprise, une lettre type, que j'admets avoir plaisir à admirer. Elles nesont pas si mal ces lettres, au moins elles répondent non, à une de vos questions: Voullez-vous de moi ? Pour le Pourquoi, ce sera un autre jour. On m'en avait tellement parlé que j'étais déçue de ne pas mériter d'en recevoir :

"Bonjour, 
Nous vous remercions d'avoir pensé à notre maison pour nous soumettre votre projet. Nous avons malheureusement le regret de vous informer que nous ne l'avons pas retenu.
Nous vous demandons de bien vouloir nous excuser de vous répondre par une lettre type, mais nous sommes trop peu nombreux pour vous envoyer à chacun une lettre personnalisée. En revanche nous nous faisons fort de lire tout ce que nous recevons ( ma main à fourcher j'ai d'abord écris tout ce que nous refusons !)

En vous remerciant encore pour votre intérêt pour nos éditions et en vous souhaitant le meilleur pour votre manuscrit chez un autre éditeur."

Une  lettre type qui leur a coûté un timbre, et que je trouve assez chaleureuse surtout qu'elle n'est pas si impersonnelle. Mon manuscrit numéro : 10307 et inscrit en manuscrit de même qu'une petite note :  
"Merci, Zogo*, pour ce texte. Il n'est hélas pas pour nous mais tous nos voeux de succès vous accompagne pour la suite. Cordialement"

J'ai presque l'impression de recevoir une lettre type du père noël de la poste !
Allez les loulous!  Le jeu vient de commencer, et à vrai dire, il m'amuse beaucoup.

 * En vrai, ils ont mis mon prénom.

Ma réponse
" Merci beaucoup, Thierry, d'avoir répondu par une lettre si mignonne, moi aussi je vous envoie tous mes vœux de bonheur! J'espère aussi trouver ma place chez vos concurrents et avoir beaucoup de succès ! Veuillez agréer l'expression de mes salutations distinguées ! Des poutoux, poutoux"


mercredi 14 novembre 2012

Nous est trois personnes

Mon frère de son esprit brillant et de toute intelligence m'a dit un jours, en parlant de relation amoureuse : "Dans "nous" il y a trois personne : TOI+ MOI+NOUS", pour que ça marche il faut donc toujours veiller à l'équilibre de ces trois êtres.

Puisque mes réflexions comparent le fait d'écrire et de se faire publier à une relation amoureuse, continuons la métaphore.

Outre que pour qu'il y ait un nous il faut que je trouve la bonne édition, que je la séduise dans le but bien entendu de me faire prendre gratuitement, il faut, avant même tout cela, que le "MOI" soit accompli.
Au final, le "moi" si important dans notre société individualiste est le seul sur lequel on a de l'influence. 

Or en parlant d'édition, le "moi" en question comprend deux êtres : L'écrivain et le livre.

Je me suis rendue compte récemment que bien que j'ai un amour maternelle pour mon livre, peut-être l'avais-je envoyé trop tôt. Cela m'a quelque peu déprimée. Et puis, mince ! Si JE ne suis pas contente, si je ne suis pas heureuse, si j'ai trop peur de ce qu'on va faire de mon livre, de comment on va l'ignorer : cette chose que j'ai faite avec tant d'amour et de passion. Au feu mes sentiments !

J'en suis arrivé à cette conclusion : Si une édition me contacte, m'accepte tant mieux. Mais en réalité, j'espère surtout de cette expérience des retours qui me permettent de revoir mon livre, de le retravailler, d'avoir une idée de sa valeur, et les éditeurs sont des professionnels en la matière : c'est leur travail. Certains ne me diront rien (la plupart) certains me répondront négativement, d'autres me donneront un avis (enfin j'ai tout fait pour, j'ai tiré des ficelles ! J'ai usé de mon talent, j'ai parlé à des contacts, je m'en suis fait, bref je l'ai défendu!) Alors zut ! Zut et rezut ! Edité n'est pas la fin ! Mon livre existe, il est là, il est de qualité. Ce temps de pause dans l'écriture, à l'envoyer à des éditeurs m'a permis de prendre un peu de recul et quand je le retravaillerai, il sera mieux! Si Gallimard lui donne un 2 ou un 3, tant pis ! Qui est Gallimard ? Je ne le connais pas et franchement il à l'air vachement moins beaux, hot et sexy que moi. Et si Hachette met mon livre aux oubliettes, et bien quoi ? Il y a des trésors que l'on oublie dans les caves ! De quel droit, je donne de la valeur à leur avis, ils peuvent m'aider certes, mais il ne peuvent pas toucher à l'affection, l'idéal que mon livre possède en lui et qu'il reste peut-être à travailler!
D'où, faible que je suis, je me laisse envahir par leur "non-réponse", tant mieux, ne me répondez pas, après tout c'est ce que je fais aussi lorsqu'un garçon ne m'intéresse pas et qu'il me drague, c'est un rejet doux, il plaira à une autre, je plairai à d'autres.

Il n'y a pas si longtemps, un gamin (le petit fils de ma correctrice, que je connais à peine, garçon d'une grande intelligence) a lu mon livre. Il est en quatrième, et en français il devait présenté un incipit. Il est donc venu avec mon manuscrit devant sa prof de français, a demandé s'il pouvait présenté l'incipit de "mon roman". Le professeur a lu le premier chapitre et dit : "c'est très fluide, d'accord". Le garçon a eu 18/20, il me semble.
Oui, c'est un enfant intelligent mais voilà, où se trouve le "nous" que je recherche, que je veux. Ce n'est pas les éditeurs dont je cherche, mon livre et moi (mais surtout mon livre) l'amour, le TOI, c'est les lecteurs. Alors les éditeurs, certes c'est eux que je dois séduire, mais ils ont dans mon histoire la même importance qu'un site de rencontre.
Je suis contente de mon livre, et je ne dois en aucun cas me laisser abattre, au contraire, les éditions remettent mon livre en question, je le remettrais en question aussi et il sera bien mieux, et il sera lu, il sera aimé. Ce ne sera peut être pas un roman star adulé par des milliers de gens mais le succès n'est pas un amour avec de la valeur, c'est un amour superficiel et mon livre cherche autre chose dans le fond. Je cherche autre chose même si je ne cracherai jamais sur le fait de vivre de l'écriture, j'en vis déjà. Je respire de l'écriture, je mange de la littérature, je fais des oeuvres, je ponds des merdes, bref mon existence entière a toujours tourné autour de l'écriture, et si je manque de talent ou de chance, peu importe, le plaisir n'est pas là.

Ce site est assez lu, je me doute que certains lecteurs sont des écrivains en devenir, à la recherche d'éditeur. Amis auteurs, n'oubliez pas où se trouve votre grand amour.


samedi 10 novembre 2012

Hachette, pas terrible

J'ai été hier soir déposé mon manuscrit à Hachette. En ce moment je déprime un peu, j'ai des retours assez négatifs vis à vis de mon livre de gens qui m'importent et c'est les premiers. J'ai l'impression aussi de l'avoir envoyé trop tôt qu'il mérite d'être travaillé, bref petite déprime.

Avec ça je vais donc à Hachette, quartier chic pas loin de la Tour Eiffel, en plein travaux. 18H40, il faisait nuit, et c'était glauque. Je trouve Hachette entre deux échafaudages, entre et je suis envoyée en sous sol, service livraison, avec les rats.

Voilà, c'était le bonheur, j'ai donné on manuscrit, des bonjours polis, il y avait une tonne de manuscrits, les grosses machines décidément ne me vont pas.

Voilà!

Petite déprime.

Concours Gallimard Jeunesse (2)

Je vous avais parlé du concours jeunesse de Gallimard, je pense que cette vidéo peut intéresser tous les participants.
Premièrement on a une bonne vue de comment ça se passe.
Ensuite on apprend qu'ils ont probablement reçu depuis août entre 600 et 800 manuscrits, que dans les 200 premiers(il y avait le mien) il n'y en avait pas de bons qui valent 1. Il y en a une vingtaine qui valent 2, et que les autres sont mauvais !

Les manuscrits sont tous lus au moins une fois, entièrement, s'ils valent 2, ils sont lus plusieurs fois et soumis à discussion. On voit aussi des gens motivés et intéressés dans cette vidéo !

Toutefois, chez moi cela a causé une petite déprime. Mon manuscrit ne vaut pas 1... il vaut probablement pas 2... vraiment ?
Je me pose des questions, et j'aimerais avoir sous les yeux la fiche de lecture dont ils parlent.
Enfin nous verrons les gagnants bientôt et nous pourrons voter, voilà qui console un peu...


dimanche 4 novembre 2012

Concours PJELF

Au cours de mon parcours d'écriture, les nouvelles ont été très formatrices, j'adore écrire. Elles ont toujours ou presque le même thème car il est vrai que pour des textes court j'aime m'entrainer sur le thème suivant : les amants impossibles.

Mais ce blog n'est pas destiné à mes écrits, (enfin si) mais plutôt comment les faire paraître.  Je ne suis pas une bête de concours, je sais être bonne, je sais faire du joli, je sais faire du bon de l'intéressant, j'ai du mal à faire du meilleur.

Le concours du prix du jeune écrivain français, a déjà 28 ans et est un concours des plus intéressant mais aussi le plus compétitif, chaque année il reçoit près de milles manuscrits. Le but est simple : écrire une nouvelle ou deux sur un thème libre en français ne dépassant pas 20 pages (time 12, interligne 1.5). Chaque année environ 1000 manuscrits sont envoyés de la sorte. Il m'arrive d'y participer :
http://www.pjef.net/

Je ne saurais trop vous conseiller d'y participer car ils vous envoient toujours des critiques qui peuvent s'avérer serviables, en plus de vous forcer à écrire des nouvelles, et à vous faire rêver un peu.

L'année dernière j'y avais donc participé pour la troisième fois, et j'ai tout naturellement perdu. J'ai perdu avec des nouvelles que je trouve excellentes, des nouvelles qui ont donc été commentées. La première( la meilleure selon moi) a reçu deux lectures, deux critiques honnêtes, avec une piste de retravail qui selon moi s'immisce beaucoup trop dans les choix de l'écrivain et qui en plus sont contradictoires mais qui au moins critiquent quelquechose...

La seconde critqiue m'a beaucoup amusé. Avant de la recevoir j'avais l'intention de la poster avec la nouvelle, car cette nouvelle est de bon niveau mais pas fondamentable et qu'en participant à ce concours, j'ai cherché à voir les nouvelles+ les corrections, je n'en ai pas trouvé sur  internet.
Ainsi pour vous puissiez appréciez la critique que vous trouverez à la fin (et qui vaut son pesant d'or) une fois n'est pas coutume : je poste la nouvelle, je poste celle-la car pour moi c'est une nouvelle réussie mais qui reste pas fondamentale (ne postez jamais un texte que vous voulez voir édité, sur un site public, sur internet rien ne disparait)


Quelque part, un homme
« Viens, on va en Chine », chuchota Emma, la voix presque absente.
Le premier des derniers matins, c’était tout ce qu’elle avait trouvé à dire. Il pencha la tête vers elle, posa sa main sous sa joue et s’appuya sur le drap. Elle avait les yeux bouffis, rouges de sommeil. Peut-être avait-elle pleuré ? Il la contempla, les yeux écarquillés, rassuré.
Il avait fait un rêve horrible et avant qu’elle ne lui parle, il n’était pas certain d’être réveillé. Le décor du songe était toujours le même : un alignement d’arbres blancs aux ombres régulières. Une lumière froide, une ville aux bâtiments toujours semblables et à l’horizon infini. Dans son cauchemar, il parlait à quelqu’un. Sa mère, son père, son frère, Emma, un ami, il n’aurait pas su dire. D’abord sa main s’effaçait dans la lumière de la ville. Il appelait son proche : « Regarde ! ». L’autre regardait et la main se dessinait à nouveau. Sa connaissance soulevait les épaules et continuait à parler mais lui n’écoutait plus. Il scrutait sa main, vérifiait à chaque instant sa présence. Et puis d’un coup, son corps avait pris les couleurs de la ville : il disparaissait complètement. L’autre continuait de parler sans le voir alors il lui criait de se retourner, de le regarder mais son proche ne le voyait plus, il rétrécissait dans l’horizon et lui ne pouvait pas le rattraper.
Puis il avait ouvert les yeux.
La voix d’Emma l’attendait, avait attendu longtemps qu’il se réveille. Tout était revenu à sa place et l’angoisse de son rêve s’évapora comme une étrangère. Il regardait les traits ronds et ridés d’Emma, se plongeant dans son regard flou et ailleurs.
« Oh oh oh ohoo little China girl! Oh oh oh ohoo little China girl! I could escape this feeling, with my China girl, chantonna-t-il avant d’ajouter : Ok, on part pour Pékin ?
Oh oui ! Beijing ! On ira voir la cité interdite, le temple du ciel et le palais d’été, et puis la muraille !
– La muraille, tu sais qu’il va falloir marcher ?
– Tu me porteras si je suis fatiguée !
– Tu pourrais faire un effort, on sera en Chine tout de même, sourit-il.
– Oui, je pourrais mais toi aussi parce que l’on sera en Chine.
– Oui, peut-être », concéda-t-il.
Il savait cela impossible. Depuis longtemps, il ne pouvait plus porter Emma. Elle était trop lourde ou lui plus assez fort : question de point de vue. Ils étaient ensemble depuis des années. Emma était beaucoup plus âgée que lui, quinze ans de plus. Elle avait grossi, vieilli. Il regarda sa chair épaisse, sa cellulite exhibée, ses rides, ses vergetures, sa peau de femme passée et repassée par les ans, sa poitrine tombante. Pour la première fois depuis longtemps toute cette chair molle et usée l’excita. Ses énormes seins trop lourds, ses massives fesses comme une montagne de gâteau dont il pouvait se délecter sans fin. Il ne ressentait plus aucun dégoût, plus aucune lassitude. Cette lassitude qui l’avait conduit à la tromper avec plus jeunes, plus bêtes, plus jolies, sans jamais oser la quitter. Ce matin, il ne ressentait plus qu’une attirance âpre, presque animale, l’envie de la dévorer. En s’approchant sous les draps, il lui dit :
« Tu pourras manger des petits chiens, des pékinois et des scarabées là-bas.
– Eurk ! Je ne mangerai que du riz et voilà ! Partons, je t’en prie ! Je t’en supplie, partons !
– Comme tu veux », répondit-il en l’embrassant.
Déjà complètement obnubilé par son désir, il attrapa son ventre et lui demanda :
« Et tu mettras quoi dans ta valise ?
– Ma petite robe noire que tu adores pour les bars de Shanghai, je serai si belle que tu ne pourras pas t’empêcher de m’embrasser, tu verras !
– Ah oui... lui dit-il en appuyant sa bouche contre son cou.
– Oui, tu voudras me baiser partout.
– Te baiser dans les rues de Beijing », murmura-t-il.
Il rêva à cette idée, tout en continuant à parcourir son cou. Il l’embrassa finalement sur la bouche. Elle était facile à embrasser, sa bouche encore pulpeuse, ouverte, ses joues écrasées, lentement, il commença à la caresser partout.
« Qu’est-ce que tu fais ?  » demanda-t-elle surprise.
Il eut envie de lui dire : « Je pars à Pékin ». Mais la phrase était trop facile, et il n’osa pas, emporté par plus que les mots. Sa réponse était évidente et nécessitait une autre utilisation de ses mains, de sa langue, de tout le reste. Il passa doucement sur elle. Emma le repoussa et se mit au-dessus. Ça le vexa. Ne le pensait-elle pas assez fort ? Après toutes ces années passées ensemble, avait-elle oublié sa fougue ? Ne l’en croyait-elle pas capable ? Était-ce à cause de... Mais déjà les cuisses épaisses l’écrasaient et il fut emprisonné dans la houle de leurs mouvements. Ses deux seins dressés plus durs. Il se sentit minuscule envahi par toute cette chair, avalé, enfoui dans un univers de plaisir, entièrement livré à elle, recouvert, succombant.
Ils n’avaient pas fait l’amour comme ça depuis au moins cinq ans. Sous ses doigts, la chair se liquéfiait. La peau lui parut bleue, déformée, d’une beauté claire. Il y voyait des navires, des équipages, il y voyait tout un monde. Il était chaud, très chaud. La fièvre l’emportait et il rit, ne sachant plus très bien ce qui était de l’ordre de l’extase ou du fantasme. Elle enfonçait ses griffes avec fougue, sans jamais le déchirer, sans le blesser, s’attachant à lui de tous ses doigts comme pour le retenir, comme pour l’empêcher de partir et lui sentait les grosses perles de sueur couler sur son front. Un vertige l’emporta. Ça s’acheva sans bien qu’il sache ce qui s’était produit. Il s’assit sur le lit. Ses pieds touchèrent le sol qui lui sembla gelé. Il dut s’appuyer sur le  matelas pour se soulever. Il avait besoin de boire, de se rafraîchir. Il enfila un caleçon qui traînait et marcha jusqu’à l’évier.
Il s’y accrocha et se rinça le visage. Il regarda sa face. Ses traits fins, aigus, que les années avaient rendus un peu plus élégants. Il était dans la force de l’âge. Un petit narcisse poussait dans ses yeux comme une grande fleur ouverte. Les tiges déjà s’emparaient du lavabo, du robinet, poussant comme du lierre et développant des racines monstrueuses. Il ouvrit l’eau froide et la végétation s’effaça sous le jet. Il était beau, c’était indéniable. Pas seulement beau, séduisant. C’est ce qui l’avait rendu si peu fidèle et si lâche. Il sourit à son image, fier de lui, las de tout. Cela ne se voyait pas encore que dans son crâne tout avait basculé. Il avait toujours la gueule d’un individu trop sûr de lui.
Il avait eu tout ce qu’on pouvait envier à un homme : une belle carrière, une femme riche et élégante, l’intelligence, des conquêtes à n’en plus finir, des amis, une famille aimante... il avait tout. Il était chirurgien, un métier qui associait à la perfection l’estime des autres, l’argent et sa passion pour le corps. Il avait parfois l’impression d’être un dieu, et d’autres fois, le plus souvent, il se sentait comme un boucher. Ça dépendait de son humeur. Il jeta un coup d’œil dans le miroir à Emma, elle faisait des valises.
« Tu fais quoi ? demanda-t-il exaspéré.
– Ta valise, je prends quoi ?
– Comme d’habitude, le nécessaire, et puis ne mets pas trois tonnes de pulls. Tu sais qu’il fait toujours trop chaud.
– On va en Chine ! Tu pourrais être un peu plus original, non ? »
Cette remarque l’agaça, le jeu ne lui plaisait plus, plus du tout.
« Tu ne vas pas travailler ? lui demanda-t-il.
– Non », répondit-elle sèchement.
Il souffla, exaspéré : la conversation d’hier lui revenait en mémoire. Encore une fois, Emma n’avait rien écouté. Elle n’en faisait qu’à sa tête mais cette fois-ci, c’était impardonnable.
« Mets ce que tu veux, dit-il en sortant de la chambre. »
Avec un peu de fatigue, et peut-être de cruauté, il ajouta :
« N’oublie pas de prendre un beau costume pour le final ! »
Dans son dos, il sentit les mains d’Emma glisser sur le tissu. Il ferma la porte de la chambre. Il s’assit dans le salon. Il avait été méchant. Une vague de dégoût lui monta à la gorge. D’où lui venait cette colère ? Ce n’était pas contre Emma. Elle pouvait bien rêver à la Chine si elle voulait. Au sol, il trainait encore la tasse du café renversé. Il la ramassa et la posa devant lui. Á l’intérieur, un lac de boue sur lequel nageaient des cygnes rouges. Un des cygnes s’envola pour se poser au-dessus de ses lèvres. Il saigna du nez. Il prit une serviette et s’épongea la narine. Hier, il avait pourtant tout expliqué à Emma. Ce n’était pas n’importe quelle décision, bordel !
Il avait tout programmé. Il lui avait dit tout ce qu’il voulait faire et comment il voulait le faire. Pourquoi le faisait-elle chier avec la Chine ? Il regarda les radios et les scanners étalés sur la table. Il connaissait trop bien leur traduction, la maquette d’une boucherie. Pire : le programme de l’abattoir. Emma entra dans la pièce, de grosses larmes tombaient sur ses joues. Elle ne prenait pas la peine de les sécher. Elle n’avait même pas la pudeur de retenir ses larmes.
« Tu es dégueulasse ! cria-t-elle.
– Je sais. Tu n’avais qu’à partir au travail, au lieu de me parler de Chine !
– Et pourquoi pas ? Pourquoi on ne partirait pas ? Pourquoi est-ce qu’on devrait suivre ton programme à la con... »
Il se prit le crâne à pleines mains. Une douleur sévère accaparait de son cerveau. Très vite, elle devint insupportable. Emma le regarda, sans inquiétude. Elle alla chercher les cachets et un verre d’eau, déjà habituée. Une fois la douleur apaisée, il revint à la conversation, encore étourdi. Emma lui dit :
« Tu pourrais mourir là-bas, plutôt qu’ici, ça change quoi ?
– Oui, je pourrais, dit-il faiblement, sentant encore les effets de sa crise. Je pourrais mais je n’ai pas envie. J’ai envie que les gens puissent me dire au revoir... tu peux comprendre...
– Tu n’en as jamais rien eu à foutre des autres ! » répondit-elle énervée.
C’était vrai. Peut-être avait-il changé. Il regarda sur le scanner l’énorme tache blanche qui poussait dans son crâne. Elle lui sembla lumineuse au milieu des méandres gris de la radio, il sourit. Les drogues faisaient lentement leurs effets. La tache de lumière s’envola de l’image et traversa la pièce. Il la suivit du regard, puis se leva. Elle partait vers le balcon, il ouvrit la porte-fenêtre. Emma parlait encore, pleurait même, lui hurlait de l’écouter mais il ne l’écoutait plus. La lumière s’étendit sur tout le paysage et en fit une ville comme dans son rêve. Une ville où s’alignaient des arbres blancs à l’ombre étalée, des bâtiments toujours semblables. Et puis, une grande avenue avec un horizon immense, une lumière froide et blanche. Il contempla le paysage.
« Emma, tu vois ça ? lui dit-il hypnotisé. Tu as vu ce qui arrive à la ville ? Elle se transforme, regarde.
– C’est une hallucination, lui dit-elle en avalant un sanglot.
– Ah, d’accord », consentit-il simplement.
Habitué à ces symptômes aussi. Il regarda Emma pour reprendre la conversation et lui expliquer qu’il n’en avait pas « rien à faire des autres ». Il préférait mourir à l’hôpital qu’ailleurs parce que c’était plus simple pour elle et pour sa famille de gérer ses derniers mois là-bas. Et puis l’hôpital, il y avait passé tant de temps, c’était plus chez lui qu’ici. Il était prêt à répéter tout ce qu’il avait dit la veille mais Emma pleurait. Elle lui pardonnait tout, elle cédait à tout. Tout pour qu’il reste en vie, tout. C’est ce que son regard hurlait alors il resta muet. Il désira un instant que son cauchemar se réalise et que les autres ne s’aperçoivent pas de sa disparition. Il ferma les yeux et laissa la ville derrière sa tête étaler sa lumière blanche et transformer son visage en une ombre chinoise.

Maintenant la critique
"Vous avez fait de ce court récit la lutte de la vie contre la mort annoncée. Vous abordez le douloureux problème de la phase finale d'une maladie d'autant plus cruciale que le patient atteint est un chirurgien, donc très lucide sur le plan médical quant à ses symptômes !... La maladie n'épargne personne.
Plus qu'un court récit, c'est un cri que vous lancez au lecteur, c'est un déchirement de fin d'excistence. Derrière ce flash, on devine la vie tumultueuse du couple, les drames en amont et en aval.
Par une écriture fluide, agréable, vous invitez le lecteur à partager les réflexions des deux personnages qui sont bien campés. Les dialogues parfois cruels cachent énormément de souffrances entre ces deux êtres âgés dont l'amour s'est transformé en tendresse avec le temps et dans cette situation où l'un comme l'autre connait le dénouement tragique."

Vous remarquez que tout cela m'est adressé. C'est écrit pour moi, un petit résumé de ce que j'ai écris enrobé de pathos et de flatterie, j'adore! Mais attendez ce n'est pas fini, on frise l'exercice de style, en bleu c'est moi , en noir les correcteurs (même les parenthèses noires) :

"Les personnages :
Lui/IL : Comblé en charme et même en beauté en métier, en fortune bien gagnée (la paraphrase a du bon tout de même)en conquêtes amoureuses mais avec attachement à son épouse de quinze ans son ainée, presque une mère ! qu'il aprécie encore dans les ébats amoureux comme dans les soins qu'elle lui prodigue après ses hallucinations lorsqu'ils retrouve sur la table les radios et les scanners.
Face à la maladie il recherche tant^t la dérision; tantôt l'envie de se supprimer : il voudrait élaborer un plan pour une situation finale (reflexion du médecin) mais en a-t-il vraiment la force, le courage? IL n'est qu'un être humain avec toute sa complexité ( L'aspect suicidaire de mon personnage m'échappe, mais chers correcteur, ce n'est pas un être humain! enfin ceci n'est pas une pipe!) Cet homme qui a sauvé des vies au bloc opératoire, qui a réconforté des patients, les as encouragés à surmonter des situations pénibles ( Ah, oui? Il a fait ça, pour moi c'était un gros con qui ouvrait des ventres mais bon... si vous le dîtes...), LUI qui parfois se prenait pour Dieu, se montre impuissant face à son propre cas ; et se retrouve possédé diaboliquement (Adverbe surinterprétatif, le malin n'a rien à faire dans cette histoire) par un rêve obsédant où tour à tour l'homme est invisible puis visible se "confondant dans la lumière blanche de la ville" (On dit que des patients dans le coma ont vu cette lumière blanche)
 ELLE/EMMA : femme amoureuse, jalouse qui a certainement souffert des infidélités de son époux mais qui emportée par un amour plus fort à continuer à céder à  IL
Face à la situation douloureuse, elle feint de minimiser la réalité. Elle persévère dans son désir de visiter la CHINE, voyage initiatique pour conjurer une fin inévitable ; elle se prépare comme si c'était une routine. Egoisme ou necessité de s'étourdir ! elle passe par différentes phases de tiraillement : gentillesse (quand elle soigne son époux) angoisse, pleurs, agacement, dilemme entre dy statique avec un effondrement moral et activité-fuite pour un ultime voyage de loisir avant le dernier voyage avec son époux.
Les personnages se figent sur cette idée de voyage, et la fin du récit laisse le lecteur dans une profonde émotion car : recommence le rêve de cette ville à la lumière blanche et froide sur lauqelle s'évanouit le rêve de la Chine qui finit dans l'ombre.

Fin. C'était beau, on sent que les correcteurs se sont donnés du mal. On peut apprécier leur travail, en plus c'est pas mal écrit, je suis contente qu'après avoir lu mon texte on prenne le temps d'en dire quelque chose... Toutefois, on m'a reraconté mon histoire en la rendant pleurnicheuse et pathétique... je ne sais pas ce qui ne va pas, et d'ailleurs je ne sais pas vraiment ce qui va , j'ai de la paraphrase mais pas d'avis.

Alors pour tous les futurs participants, ne vous inquiétez pas toutes les critiques ne sont pas comme celle-ci, et vous remarquerez que même celle-ci est faite avec amour et bienveillance, bref foncez sur ce bon projet mais n'attendez pas trop non plus des critiques!
 


Instart

Je vais parler un peu concours....
Je sais ce n'est pas mon truc, et pourtant quelle meilleure occasion de s'entraîner à l'écriture qu'un concours. Aussi stupide que ce soit, aussi injuste et subjectif, le concours donne deux choses qu'il est difficile de réaliser seul dans sa chambre :  des contraintes et des espoirs.

De plus, il existe des concours qui donnent des coups de pouces à de superbes idées c'est le cas de Instart :

http://www.facebook.com/EditionsRouages



Le principe écrire un texte : poème, théâtre jusqu'au format nouvel (10000 signes : 6 pages) sur un instant. C'est plutôt sympa comme idée, et c'est fait par des étudiants-éditeurs, des tous neufs, pas encore usés, des qui croient en la beauté d'un texte et veulent juste faire un joli livre bref j'approuve.

J'y ai d'ailleurs participé, je posterai mon texte plus tard, il n'est pas terrible, je ne me fais pas d'illusion mais le vôtre sera peut être bien ?

Et pour ceux qui n'ont pas Facebook, allez faire un tour sur leur site, ces éditeurs ont du goût et de l'humour :
http://www.editionsrouages.fr/

jeudi 18 octobre 2012

Et si on se voyait en vrai ?

Comme je l'ai déjà expliqué j'ai envoyé un certain nombre de manuscrits par mail. Je n'ai pas eu de véritables réponses. Toutefois quelques maisons m'ont répondue. Trois instantanément :
  • La première n'édite que des auteurs canadiens (boomerang)
  • La seconde pour me dire que mon roman était de la fantaisie jeunesse et qu'il n'en faisait pas.
  • L'autre pour me dire qu'ils avaient un livre dans leur collection dont le titre était semblable et que de fait, le livre ne devrait pas convenir mais qu'ils allaient le lire d'abord ( j'ai moyen apprécié) (MIC MAC). Je leur ai répondu que j'avais regardé leur catalogue, repéré cet ouvrage mais que étant donné que je ne connaissais pas ce livre avant, mon manuscrit n'avait très propablement rien à voir.
Bref, il est difficile de bien viser une ligne éditoriale. On est trop près ou trop loin !

 J'ai écrit aux éditions du Menhir pour m'assurer de la bonne réception du manuscrit (je conseille à tous de toujours le faire ! J'ai eu plein de problèmes ! Résultat, ils m'ont gentiment répondue :

"L'entreprise était fermée pour congés annuels, ce qui explique que je n'ai pas accusé réception de votre manuscrit. Et ensuite, j'ai tout simplement oublié de vous répondre, ce pourquoi je vous prie de bien vouloir accepter toutes nos excuses. 
Nous avons donc bien reçu votre manuscrit, ce dont nous vous remercions. Nous n'avons encore jamais publié ce genre d'ouvrage, et j'avoue ne pas avoir été très convaincu à la lecture de votre synopsis. Toutefois, les premières pages de votre manuscrit sont assez bien écrite, et j'ai donc décidé de le transmettre à notre comité de lecture. Il vous faudra toutefois être très patiente ; nous avons en effet reçu de nombreuses propositions, et les délais de réponses atteindront probablement plusieurs mois.

Cordialement, "
J'ai apprécié le fait qu'ils me répondent personnellement et qu'en plus j'ai un aperçu de l'avancement de mon roman. Je sais à présent qu'il passe l'étape du Cerbère, et que mon synopsis est tout pourri.

Motivée par cette nouvelle et surtout avec 8 manuscrits qui attendaient chez moi depuis un mois, j'ai passé mon après midi à faire le trottoir des maisons d'éditions.

J'en ai fait cinq, accompagnée d'une amie qui contrairement à moi a de la chance et donc a béni mes manuscrits avant que je les donne. Je dois tout de même raconter ce périple, qui quoique fatiguant a été une expérience positive.

J'avais un Très mauvais souvenir du salon de littérature jeunesse et de mon accueil par les éditeurs et les stands, du coup j'y suis allée en trainant les pieds chez les éditeurs, accompagnée par mon amie qui elle avait le pied cassé. 
Tout d'abord L'école des loisirs : dans le sixième. Un très joli bâtiment, nous avons pris l'ascensseur et été acceuillies par une secrétaire qui a pris mon manuscrit avec un grand sourire et je suis certaine beaucoup d'amour.
Même version chez Thierry Magnier (ACTE SUD junior), où j'ai même pensé à demander à la dame de l’accueil le temps d'attente (1 à 3 mois)
Puis nous avons pris le métro pour le 13ème, direction Pocket Jeunesse.
Sans le faire exprès nous avons réussi à monter dans les bureaux (la dame de l’accueil était au téléphone et un homme prenait l’ascenseur qui ne marchait qu'avec une carte d'accès)... Nous voilà donc au milieu des bureaux, un peu perdues, personne pour nous accueillir (forcément !) C'est une dame très gentille qui vient me voir, et essaie de trouver l'assistante au manuscrit, ne la trouvant pas, elle prend mon manuscrit en disant " On sait que ce sont de précieux bébés" le pose sur le bureau de la dame et m'assure que l'assistante en question m'enverra un mail pour me donner les délais et me dire s'il manquait quelque chose... en rentrant chez moi j'avais un très gentil et poli mail qui m'informait que les délais étaient de 1 à 2 mois, et que je devais être patiente! Patiente! On est loin des 5 mois habituels, sans compter que cela fait depuis 7 mois que je n'ai pas de nouvelles d'autres éditions.... 1 à deux mois! 
Nous partîmes donc vers le 14ème pour les éditions Nathan. A l’accueil nous trouvons une fontaine à eau, un secrétaire nous accueille, et surtout la fontaine à eau salvatrice : cela faisait déjà 1 heure 30 de ballade. Cette fois-ci c'est moins joyeux : 6 mois d'attente, j'ai le temps de finir le tome 2!
Enfin direction le SEUIL, une des rares maisons dont le contact m'avait plu au salon de littérature jeunesse de Montreuil. Je dépose le manuscrit à l’accueil, la secrétaire est au téléphone, me demande gentiment de patienter, une urgence. En effet, elle appelait les pompiers car dans les bureaux une salariée faisait un malaise avec des convulsions. Je tombais pile au bon moment. Délais d'attente 1 à 3 mois.

Ainsi, outre le côté économique du dépôt direct de manuscrit, j'ai beaucoup apprécié le contact avec les éditeurs qui sont certes très occupés mais qui engagent des personnes tout à fait charmantes pour entrer en contact avec les éditeurs. Ainsi, je suis plutôt contente de cela, en plus j'ai la certitude que mon manuscrit est bien arrivé et entre les bonnes mains.
Pour la suite, ce sont TOUTES de très très grosses maisons, de fait mes chances sont ridicules mais les incantations de mon amie me mettent du baume au cœur, et je suis contente de cette expérience...




mardi 21 août 2012

En attendant mes mots d'amour, regardez ceux des autres

Un auteur a envoyé son récit à une bonne centaine d'éditions. Petite joueuse je suis  :


http://refusdediteurs.webs.com/liste_des_editeurs.html

Les éditions à compte d'auteur , c'est payer pour faire l'amour.

Je me suis faite avoir comme une bleue. J'étais là, paisible à envoyer mes manuscrits. Je tapais sur google éditions jeunesses et je tombe sur les éditions Persées, Baudelaire etc.

Des éditions qui me disent enfin ce que j'attends d'éditions : qu'elles sont ouvertes, qu'elles cherchent de nouveaux auteurs, qu'elles les sélectionnent avec soin tout de même... Et moi en bonne naïve, je me dis :" enfin quelqu'un qui va combler mes attentes, retirer ma frustration et qui acceptent les manuscrits électroniques."

Que néni !  La réponse des éditions baudelaire est évidente :

Chère Mademoiselle,

Nous accusons réception de la copie de votre manuscrit, intitulé (secret, les amis, pas envie de le dire), et nous vous en remercions.

Notre comité de lecture vous donnera réponse dans un délai de quinze jours environ. Sa réponse, qu’elle soit positive ou non, vous sera transmise par voie postale.

Sa décision s’appuie sur les qualités littéraires de votre manuscrit et sur son potentiel commercial. Si son avis est positif, nous vous ferons alors parvenir notre accord de principe accompagné d’une proposition de contrat.

Vous avez confié votre ouvrage à une équipe de professionnels ayant à cœur de révéler de nouveaux talents.

Notre maison attache un intérêt tout particulier à chacun de ses partenaires littéraires. Notre communication est réfléchie en fonction de l’ouvrage et l’auteur que nous défendons auprès des médias. Nous ciblons également les meilleurs contacts parmi notre réseau de libraires afin de faire connaître nos livres par les professionnels tout en assurant une visibilité dans les grandes enseignes telles que la Fnac.

Nous finançons  nos éditions : les frais d’impression, de distribution, de promotion et de diffusion du livre demeurent à notre charge. Nous proposons uniquement à l’auteur une participation financière correspondant aux frais de maquette de l’ouvrage incluant la mise en page, les corrections éventuelles ainsi que la réalisation d’une couverture personnalisée.


Nous vous prions d’agréer, Chère Mademoiselle, l’expression de nos salutations distinguées.

J'ai mis en rouge, gras et gros là où cela sent l'arnaque. Une édition à compte d'éditeur ne vous demandera jamais d'argent. Pourquoi ? Parce que votre livre vous a déjà coûté des sous, des heures de travail, de l'investissement et parce que s'il a du mérite, une édition doit investir c'est son travail, donnant donnant, vous leur filez votre livre, ils vous filent du papier.

Alors, jeunes auteurs comme moi, ne vous laissez pas avoir par ces maisons. N'éditez pas votre livre sur un blog non plus. Vous devez toujours voir plus loin. Votre premier ou troisième ou cinquième romans ne trouvent pas de maison tant pis, le sixième en trouvera une. Et comme je le dis votre  livre vous dépasse. Je n'avais pas de certitude de cela jusqu'à dernièrement, si vous écrivez quelque chose de valable que vous en avez la certitude, alors cela arrivera un jour.
Le fait est que je comprends ce besoin d'être lu, reconnu mais les éditions à compte d'auteur sont vraiment comparables à la prostitution, et je ne veux pas payer pour faire l'amour. S'il faut attendre la bonne édition j'attendrai ou comme je l'ai expliqué à la base, en cas d'échec je m'auto-éditerai au moins numériquement avec des sites comme lulu.fr, ce qui reviendrait, pour filer la métaphore, à me masturber. Certes c'est pas aussi satisfaisant mais cela coûte moins cher et n'engage que moi.
Combien coûte l'auto-édition numérique : Zéro euros.
Combien cela vous coûte de faire publier votre livre en 100 exemplaires à vos frais : moins de 1000 euros. mais cela ne sert à rien. Faites en faire juste pour vos amis : une grosse vingtaine et voilà.

Je ne connais qu'un seul auteur qui ait débuté à son compte c'est Proust. Si tu es Proust, je t'en pris va dans ces maisons, si tu n'es pas Proust, sois patient et travaille. Moi c'est là où j'en suis.
un site pas mal sur le sujet :
http://www.congopage.com/Quand-les-jeunes-auteurs-se-font