mercredi 11 avril 2012

Ecrire un roman


Dans un monde ou l’industrie du livre publie  plusieurs dizaines de millier de livres par an : http://www.dgmic.culture.gouv.fr/article.php3?id_article=1724 , il faut savoir où est sa place.  Dans ces milliers de livres, retirez les livres spécialisés (livres de recette/guides/livres d’histoire/manuels scolaire...) et vous compterez plus qu’une grosse dizaine de millier romans, peu de nouvelles, peu de poésie, et peu de théâtre. Oui, le roman est en vogue depuis la fin du XIXème siècle... On kiffe le roman.
Pourtant, il faut rappeler ce qu’est le roman à son origine. C’est un livre écrit en langue romane, c’est à dire qui n’est pas rédigé en latin. Aristote ne considère pas le roman comme un genre de l’art littéraire. L’épopée, étant selon lui, le genre le plus remarquable,  la poésie ensuite, la tragédie et la comédie enfin. Chrétien de Troyes notre premier romancier français, n’écrivait que pour amuser et distraire : Raconter une histoire.
La vogue du roman comme genre littéraire  est toute récente, on remercie Balzac, Flaubert, Zola et Stendhal d’en avoir fait les belles lettres. On applaudit Céline et Proust d’avoir développé un style plus proche de la poésie que du roman dans leurs ouvrages et d’avoir fait du roman un genre littéraire par excellence !

En faisant mes recherches, en parcourant les sites, en parlant avec d’autres auteurs une réflexion est souvent revenue :  "En même temps, quand on voit que Mussot, Amélie Nothomb ou Lévi, Stephenie Meyer vendent des milliers de livres, on peut dire que les lecteurs lisent n’importent quoi et que les éditeurs ne s’intéressent pas à la littérature!"
Oui mais NON ! Tous ces auteurs racontent des histoires, ils vendent à des lecteurs qui cherchent à se distraire. Le style, peut être médiocre, voir mauvais, l’histoire peut-être mal ficelée, bref, le livre peut n’avoir aucun intérêt littéraire mais être une bonne distraction. C’est pour cela que ces livres sont édités, et c’est pour ça qu’ils se vendent : ils fonctionnent dans le rôle primaire du livre : raconter une histoire et distraire. 
Alors si vous comptez vous faire éditer, rien ne sert de mépriser ces auteurs. Vous avez le droit de ne pas les apprécier car vous êtes des lecteurs mais vous agacer parce qu’ils sont édités est étrange. Au contraire, interrogez vous sur pourquoi ça marche.
Par pitié, ne méprisez ni les lecteurs, ni l’humanité. Que des livres se vendent aussi bien est un fait remarquable ! Que la littérature se partage dans un monde où la télé et internet existent est incroyable ! Avec un ami écrivain, on en parlait et il me disait  : "On écrit pour la pouffiasse dans le RER." Soit, on écrit pour la pouf dans le RER mais ne vous inquiétez pas, on écrit aussi pour les prof de lettres et les intellectuels dans leur bibliothèque. Personnellement j'écris pour que la pouffiasse dans le RER rate sa station, et si cela ne change pas le monde, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
Enfin ne vous alarmez pas pour ces auteurs là, ils n’entreront pas dans le panthéon des écrivains car ils n’ont rien apporté de nouveau et de riche à la littérature.
Si vous êtes un écrivain qui ne recherche que le style et à changer la littérature, sachez que vous n’êtes pas les préférés des éditions. Je m’explique : il me parait difficile de faire du nouveau roman aujourd’hui. Si vous n’avez pas d’objet et de sujet, si vous ne faites qu’exercer un style, vos seuls lecteurs sont des académiciens poussiéreux et des professeurs de lettres... Toutefois, vous avez la possibilité grâce à du travail et à de la persévérance de rentrer dans la troisième catégorie...
Enfin, si vous appartenez aux génies de ce siècle : Vous serez édité. En effet, je ne crois pas aux écrivains maudits. Certes Proust s’est auto-édité avant d’avoir le prix Goncourt, certes J.k Tool s’est suicidé après des refus dans des maisons d’édition. Mais, ces écrivains sont lus et malgré tout, y compris leur mort : ils ont été édités. N’oublions pas Charles Bukowski, qui envoya des dizaines de nouvelles avant d’être publié.  Kafka a été publié post mortem par l’un de ses amis alors qu’il voulait brûler son œuvre. C’est exactement pour cela que je ne crois pas aux écrivains maudits, si vous avez ce talent, d’autres personnes se battront pour que vous soyez lus. Votre œuvre vous dépasse.
A présent, que vous savez pourquoi vous écrivez, je vais parler de ce qui nous intéresse : les éditeurs. Dans le libellé : éditeur prends moi.


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